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Massacre de Thiaroye : les fouilles archéologiques confirment des incohérences dans les tombes des tirailleurs



En marge de la conférence de presse du Comité de commémoration du massacre des Tirailleurs sénégalais, le professeur Moustapha Sall, président de la Commission Archéologie, a dévoilé les premiers résultats des fouilles menées sur sept squelettes exhumés du cimetière militaire de Thiaroye.
 
« La vérité sur ce qui s’est passée à Thiaroye se trouve dans le sol, car tout y est enfoui », a déclaré le Pr Sall, précisant que le travail des archéologues visait d’abord à confronter les certitudes issues des archives et à écarter certaines thèses avancées par les autorités françaises.
 
Selon lui, plusieurs sites ont été identifiés, mais le cimetière de Thiaroye reste au centre des recherches, notamment autour de la question des 34 tombes supposées abriter les tirailleurs tués le 1er décembre 1944.
 
« Ce cimetière est un réceptacle de plusieurs pratiques d’enterrement »
 
Selon lui, les fouilles avaient pour objectif de vérifier si ces tombes correspondaient réellement aux sépultures des soldats massacrés. Les premières constatations ont révélé que les tombes actuelles ne sont pas contemporaines des inhumations. « Les squelettes ne se trouvent pas à l’intérieur des tombes. Dans certains cas, ils sont à l’extérieur du carré, parfois même la tête tournée à l’opposé de la stèle », a indiqué le Pr Sall.
 
 
 Il a également mis en lumière des preuves matérielles, soulignant que ce cimetière est un « réceptacle de plusieurs pratiques d’enterrement qui peuvent traduire plusieurs types de massacre ».
 
Sept tombes fouillées
 

Les fouilles archéologiques menées par le comité depuis mai dernier ont permis d'exhumer dans ce cimetière ses squelettes dans « des tombes qui sont postérieures aux inhumations ».
 
Sept tombes ont été fouillées au cimetière militaire de Thiaroye par des archéologues issus du comité de chercheurs. À l'intérieur de ces tombes ont été découverts « sept squelettes généralement bien conservés ».
 
Vers des études anthropologiques et génétiques
 
Les fouilles, entamées en mai dernier, ont permis d’exhumer sept squelettes. Parmi eux, les trois premiers présentent des caractéristiques frappantes :
 
Le premier individu, d’environ 1m80, portait des « brodequins, des anneaux, des bagues et présentait des restes de chaînes de fer autour des tibias ».
 
Le second corps ne conserve que la « moitié de la colonne vertébrale et du bassin ».
 
Le troisième, quant à lui, est dépourvu de « crâne et d’une partie des côtes, avec une balle logée dans la poitrine gauche ».
 
Selon le Pr Moustapha Sall, ces découvertes marquent une étape importante. « Les sept squelettes exhumés doivent faire l’objet d’une étude anthropologique physique et une étude génétique en extrayant les ADN de ces individus pour savoir qui ils sont », a-t-il annoncé.

Moussa Ndongo

Vendredi 17 Octobre 2025 - 20:59


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