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Morts de 23 migrants à Melilla : l’Algérie dénonce un « carnage »



Morts de 23 migrants à Melilla : l’Algérie dénonce un « carnage »
Au moins 23 migrants subsahariens ont trouvé la mort, vendredi dernier, à Melilla en tentant de rejoindre l’Espagne. Ils étaient, environ 2000 candidats à la migration clandestine, à faire cette tentative, avant d’être interceptés par les forces de l’ordre marocaine, comme montré sur des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

En conflit diplomatique avec le Maroc et l’Espagne depuis plusieurs mois, l’Algérie a réagi, dimanche, par la voix de Amar Belani, envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère algérien des Affaires étrangères.

Dans une déclaration reprise par des médias locaux, le diplomate a affirmé que les « images de ce carnage sont extrêmement choquantes ».

« Elles renseignent sur l’extrême brutalité et l’usage disproportionné de la force qui s’apparentent, en la circonstance, à de véritables exécutions sommaires », a-t-il dénoncé, précisant que l’Algérie réclame une enquête indépendante.

Le responsable algérien a accusé directement le Maroc « d’être responsable de ce drame qui a choqué le monde entier ».

« Ces événements tragiques mettent en relief la violation systématique des droits humains de la part d’un État qui a choisi, d’une part, d’instrumentaliser l’épouvantail de la submersion migratoire à des fins de chantage politique et d’autre part, de jouer le rôle de gendarme -contre espèces sonnantes et trébuchantes- dans le cadre de l’externalisation de la gestion des frontières extérieures de l’Union européenne », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : «Les instances internationales et plus précisément le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés doivent diligenter des enquêtes indépendantes et transparentes pour déterminer les responsabilités et faire la lumière sur ces événements tragiques qui ont fait craquer le vernis de la pseudo-approche humanitaire dans la gestion des problèmes de la migration ».

Samedi, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a dénoncé lors d’une conférence de presse « une attaque contre l’intégrité territoriale de l’Espagne ».

Il a aussi condamné ce qu’il a qualifié « d’assaut (...) violent et organisé de la part de mafias qui se livrent au trafic d'êtres humains contre une ville qui est un territoire espagnol ».

Le chef du gouvernement espagnol a précisé que « la gendarmerie marocaine avait travaillé en coordination avec les forces de sécurité (espagnoles) pour repousser cet assaut si violent dont nous avons été témoins ». « S'il y a un responsable de tout ce qui s’est produit à la frontière, ce sont les mafias qui se livrent au trafic d’êtres humains », a-t-il déclaré.

La mort de 23 migrants est survenue, selon une source de la province de Nador, citée par des médias internationaux, suite à « des bousculades et en chutant de la clôture de fer qui sépare l’enclave espagnole du territoire marocain, lors d’un assaut marqué par l’usage de méthodes très violentes de la part des migrants ».

Cité par les mêmes médias, Omar Naji, de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), a confirmé que des « affrontements » avaient eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi entre migrants et agents marocains.

Selon lui, l’AMDH a réclamé « l’ouverture d’une enquête sérieuse pour déterminer les circonstances de ce bilan très lourd, qui montre que les politiques migratoires suivies sont mortelles avec des frontières et des barrières qui tuent ».

Aminata Diouf

Lundi 27 Juin 2022 - 09:48


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