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Nigeria: 50 des 315 élèves enlevés dans l'État du Niger parviennent à s'échapper mais 250 restent captifs



Nigeria: 50 des 315 élèves enlevés dans l'État du Niger parviennent à s'échapper mais 250 restent captifs
50 élèves de l'École Saint Mary, se sont échappés des mains de leurs kidnappeurs entre les 21 et 22 novembre. Selon l'Association chrétienne du Nigeria dans l'État du Niger, ces enfants ont été retrouvées dans leur famille respective. Au total, 253 jeunes adolescentes et 12 encadrants sont toujours retenus par les ravisseurs. L'attente et l'angoisse continuent pour les parents de ces élèves captives.

De manière individuelle ou par groupe, ces jeunes filles âgés entre 10 et 18 ans ont donc semé leurs ravisseurs, rapporte notre correspondant à Abuja, Moïse Gomis. Mgr Bulus Dauwa Yohanna, le propriétaire de l'école Saint Mary, au centre du Nigeria, indique que son équipe a pu faire ce constat en contactant puis en se rendant dans les familles.

On ignore pour l'instant comment ces adolescentes ont réussi à rentrer chez elles et surtout où elles étaient détenues. L'école Saint Mary est située à la sortie de Papiri, dans une localité isolée de l'État du Niger.
 

Déploiement des forces de sécurité


Les autorités ont déclaré que des forces de sécurité ont été déployées aux côtés de chasseurs locaux pour secourir les enfants. Et vu le retentissement mondial de ce kidnapping, le président Bola Ahmed Tinubu a fait de la résolution de ce drame, touchant des familles dans l’angoisse, une priorité.

Il n'en demeure pas moins que 253 jeunes filles et 12 de leurs encadrants sont toujours retenus en otage quelque part au Nigeria. Et il est peu probable que ces victimes soient en captivité à l'extérieur du pays. Le choc est profond dans les villages touchés. Ayuba Yusuf, parent et responsable local de l'Association des chrétiens du Nigeria (CAN) à Agwara, dans l’État du Niger, témoigne. Il a été joint par Christina Okello.

Lundi dernier, le 17 novembre, vingt-cinq jeunes filles ont également été enlevées dans un lycée de l’État voisin de Kebbi. Ce 23 novembre, le pape Léon XIV a appelé à « la libération immédiate des élèves ». Ces enlèvements interviennent alors que Donald Trump menace d’intervenir  militairement au Nigeria pour mettre fin à ce qu’il qualifie de « génocide chrétien ». 

Par ailleurs, le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, a annoncé sur ses réseaux sociaux le sauvetage par les forces de sécurité nigérianes de 38 otages de l'église d'Eruku, dans l'État de Kwara dont l'attaque avait été filmée le 18 novembre dernier.  « Grâce aux efforts de nos forces de sécurité au cours des derniers jours, les 38 fidèles enlevés à Eruku, dans l'État de Kwara, ont tous été libérés », écrit le président nigérian sur son compte X. 
 

Le Nigeria est sous le choc


Le Nigeria est sous le choc après deux enlèvements visant des écoles catholiques la semaine dernière, dix ans après le rapt de près de 300 lycéennes par Boko Haram à Chibok, dans l’État de Borno. Le pays enregistre chaque année entre 3 500 et 7 500 kidnappings, selon l’International Crisis Group. Mais comment expliquer cette recrudescence aujourd’hui ?

Ces violences surviennent alors que la rhétorique de Donald Trump sur un supposé « génocide chrétien » enflamme les esprits et pourrait encourager certains groupes à agir. C’est l’analyse de Nnamdi Obasi, conseiller principal pour le Nigeria à l’International Crisis Group, joint par Christina Okello.

« Cela ne ressemble pas vraiment à une coïncidence. Le gouvernement nigérian affirme que les déclarations et les menaces des États-Unis ont encouragé certains groupes armés à passer à l’action, dans l’espoir d’obtenir une visibilité internationale au moment où Washington s’implique davantage dans la région. Mais d’autres explications circulent. La première, c’est que ces groupes chercheraient à enlever des élèves pour s’en servir comme boucliers humains, par crainte d’éventuelles frappes américaines. Ils s’entourent ainsi de civils pour dissuader toute attaque aérienne contre eux ».

« La deuxième théorie, poursuit Nnamdi Obasi, évoque des actes de défi : une manière de narguer Washington, de dire "vous pouvez mettre vos menaces à exécution, nous ne reculerons pas"Au final, il reste difficile de déterminer avec certitude ce qui motive ces attaques, ni même s’il s’agit de groupes criminels, d’extrémistes, ou d’un mélange des deux : plusieurs dynamiques semblent se superposer ».
 

RFI

Lundi 24 Novembre 2025 - 09:21


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