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Paul Kagame: «La France et le Rwanda ont désormais l’opportunité de bâtir une bonne relation»

Après plus de 25 ans d’échanges tendus, suite à l’intervention française au Rwanda durant le génocide des Tutsis dans ce pays. Les relations entre les deux pays se sont nettement réchauffées ces dernières années, sous la présidence française d’Emmanuel Macron. En visite à Paris cette semaine pour le Sommet sur l’économie africaine, le président rwandais Paul Kagame s’est félicité de cette normalisation des relations entre les 2 pays lors d’une interview exclusive à RFI et France 24.



Paul Kagame: «La France et le Rwanda ont désormais l’opportunité de bâtir une bonne relation»
Au cœur de ce rapprochement entre la France et le Rwanda, le rapport Duclert ; compilé par des historiens et remis au chef de l’État français il y a deux mois. Il conclut que Paris porte des « responsabilités lourdes et accablantes » dans les évènements qui ont abouti au génocide au Rwanda en 1994 et qui a fait 800 000 morts selon l’ONU, sans toutefois être « complice » de génocide.

Pour le président Paul Kagame en visite à Paris, « c’est un grand pas en avant que des faits, la vérité aient pu être établies, par deux commissions, une française et une rwandaise, et que pour la première fois il y ait convergence. »

« Pour la France et le Rwanda il y a maintenant une chance, une base sur la laquelle construire une bonne relation », dit-il « comme cela aurait dû être dans le passé. » « Le reste » ajoute-t-il, « nous pouvons le laisser dernière… peut-être pas oublier, mais pardonner et aller de l’avant. »

La France n’est pas complice
Le rapport Duclert n’a pas conclu à la complicité de la France durant le génocide. Interrogé sur ce sujet, le président Kagamé répond : « Il reste encore des choses à faire pour avancer, mais le plus important a été couvert », « que la responsabilité lourde et accablante de la France ait été reconnue… C’est énorme, cela veut dire beaucoup », indique le président Kagame.

« Je peux m’accommoder des conclusions de ce rapport, qui a écarté la “complicité” de la France ». Avant d’ajouter : « Ce n’est pas à moi de leur dire ce qu’ils auraient dû mettre dans leurs conclusions », « ce sont deux commissions d’enquête (française et rwandaise) indépendantes », même si « j’ai le droit d’avoir ma propre opinion, car j’ai vécu ces évènements. »

Des excuses de la France ?
Lors de la visite du président Emmanuel Macron à Kigali le 27 mai, le Rwanda s’attend-il à des excuses de Paris pour son rôle durant le génocide ?

Le président rwandais estime que « c’est une décision qui dépend de la France et de ce qu’elle estime être dans ses intérêts. Mais je ne demanderai jamais à quiconque de présenter ses excuses », ajoute-t-il.

Arrestation des génocidaires
Le président rwandais a salué l’arrestation il y a un an à Paris de Félicien Kaguba, le « financier » du génocide.

« C’est un bon début », indique-t-il. Plus aurait pu être fait, regrette-t-il « un certain nombre de présumés génocidaires vivent en France », « leurs cas n’ont pas été traités correctement. »

Souhaiterait-il que la France extrade Agatha Habyarimana, la femme de l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana, décédé dans l’attentat contre son avion en  6 avril 1994 ? Et qui habite en France depuis 1994.

« Oui, elle est en haut de la liste », répond le président rwandais, « mais la France devra décider ce qu’il faut faire », ajoute-t-il.

Rfi

Lundi 17 Mai 2021 - 19:15


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