C'est en larmes que la chorale et l'assistance ont chanté en la mémoire des martyrs. Et face à eux, les portraits des 28 personnes élevées au rang de Chevaliers de l'ordre national à titre posthume par le gouvernement de la transition.
« Vaillants combattants de la liberté, nous prenons l’engagement d’instituer une journée du souvenir. Croyez-moi, justice sera rendue ! » a lancé le président Michel Kafando, s'adressant directement aux martyrs.
Les premières autorités de la transition ont posé la première pierre de la stèle dédiée aux martyrs. Autre temps fort de la cérémonie, la lecture des noms de tous ceux qui sont tombés pendant l'insurrection populaire par le Premier ministre Yacouba Isaac Zida. Au moment des faits, il était le numéro 2 du régiment de sécurité présidentielle.
Au cours de la cérémonie, Chériff Sy a demandé aux Burkinabè de se souvenir d’un sacrifice fait au service de la liberté. Le président du Conseil national de la transition a souhaité que la journée d’hommage soit instituée comme « un rendez-vous majeur au Burkina Faso ». Il a aussi saisi l’occasion pour inviter le gouvernement à tout mettre en œuvre pour que triomphe la vérité sur les circonstances de la mort de ces « martyrs » et que justice leur soit rendue.
Les familles réclament justice
Justice, c’est également le vœu des organisations de défense des droits de l’homme.
Chrysogone Zougmoré, président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples, a estimé que le meilleur hommage que l’on puisse rendre aux martyrs c’est d’abord de faire la vérité sur les circonstances de leur mort. Jusqu’à ce jour, a-t-il fait savoir, on n’est pas arrivé à identifier, ou du moins on ne veut pas identifier ceux qui ont donné l’ordre de tirer sur les manifestants.
Les représentants des proches des victimes se sont joints à cet appel. « Nous réclamons justice, justice pour apaiser les cœurs. Ensuite, le pardon sincère à l’endroit des familles des personnes décédées. Mais cela doit se faire dans la vérité et la transparence » a déclaré Bamouni Babou. Les parents des victimes de l'insurrection se disent disponibles pour la réconciliation, mais à certaines conditions et l’un d’eux a également demandé que les familles soient dédommagées, car selon lui, nombre d’entre elles vivent dans un dénuement total.
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