
Les maisons d'arrêt et de correction, au nombre de 32, sont chargées d'héberger une diversité de détenus, allant des condamnés à des peines de simple police aux inculpés, prévenus et accusés. Parmi ces maisons, la maison d'arrêt de Rufisque se distingue, étant réservée aux femmes, tout comme les établissements de Rebeuss et de Liberté VI. Les maisons de correction, quant à elles, reçoivent des condamnés à des peines correctionnelles de moins d'un an. Enfin, les camps pénaux, d'une autre nature, sont destinés aux condamnés à des peines supérieures à un an, y compris ceux écopant de réclusion criminelle.
Le rapport met également en lumière la répartition géographique de ces établissements. La région de Dakar, avec huit infrastructures pénitentiaires, représente à elle seule 21,6 % du total national. D’autres régions comme Diourbel, Fatick, Kaolack, Louga, Saint-Louis, Thiès et Ziguinchor en comptent trois chacune, tandis que Kolda et Tambacounda disposent de deux établissements. Les régions de Kaffrine, Kédougou, Matam et Sédhiou ne possèdent qu’un seul établissement pénitentiaire.
Concernant le personnel pénitentiaire, la situation est préoccupante. En 2023, le total des effectifs s'élevait à 2 290 agents, dont 1 923 hommes (84 %) et 367 femmes (16 %), avec une majorité écrasante de surveillants (87 %). Les femmes, en dépit de leur présence dans le secteur, sont sous-représentées dans toutes les catégories professionnelles. Cette répartition fait écho à un autre problème majeur : le ratio entre surveillants et détenus. Actuellement, un surveillant est responsable de 11 détenus, bien loin de la norme internationale des Nations unies, qui recommande un agent pour deux détenus.
Cette insuffisance en personnel pénitentiaire s'ajoute à la problématique de la surpopulation. En 2023, les prisons sénégalaises, qui disposent d’une capacité d’accueil de 4 833 places, en hébergent près de 13 000, soit un taux d'occupation de 267 %, largement au-dessus du seuil critique. Certaines régions, telles que Kédougou, enregistrent des taux d’occupation vertigineux atteignant 501 %. D'autres zones, comme Sédhiou (359 %), Saint-Louis (366 %), Matam (305 %) et Dakar (303 %), subissent également une pression démographique extrême dans leurs établissements pénitentiaires.
Face à cette situation alarmante, les autorités sénégalaises doivent répondre à un besoin urgent : la construction de nouvelles infrastructures pénitentiaires. Cette solution s'avère essentielle pour réduire la surpopulation et améliorer les conditions de détention des prisonniers, tout en assurant des conditions de travail plus satisfaisantes pour les personnels pénitentiaires. La mise en œuvre de ces projets apparaît comme une priorité afin de respecter les normes internationales en matière de gestion carcérale et garantir des conditions dignes pour les détenus.
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