En l'espace de trois jours, près de 6 000 personnes ont à nouveau fui leur domicile à Bangui pour rejoindre des sites de déplacés. Parmi eux, certains venaient tout juste de rentrer chez eux. Aimé-Mickaël, habite à Ramandji, un quartier dévasté par la crise. Depuis des semaines, au sein d'une association, il aide les candidats au retour à reconstruire leur vie au milieu des ruines. Aujourd'hui, il ne cache pas sa frustration.
« On avait tout fait de notre mieux pour que les gens reviennent, que nous puissions cohabiter ensemble comme auparavant, explique Aimé-Mickaël. Mais les choses ont vraiment dégénéré. Nous sommes vraiment très tristes pour le sort de notre pays. »
Au PK5, l'enclave musulmane de Bangui la vie reprenait peu à peu. Mais depuis mardi, le temps semble s'être arrêté. La présence de barrages de jeunes anti-balaka aux portes du quartier a réveillé de tristes souvenirs. Saoudi Adourahman Dodo, est l'un des porte-paroles de la communauté musulmane du quartier : « La situation est très tendue au kilomètre 5. Nous nous sommes beaucoup battus car on a cru que les actes et les engagements que les anti-balaka ont signés pour la paix avec nous étaient réels. Ca allait mieux mais malheureusement ça ne fait que revenir. »
De source sécuritaire, la plupart des barrages qui paralysaient Bangui avaient été levés vendredi soir grâce à l'intervention des forces internationales mais aussi, par endroits, de la population. Le directeur général de la gendarmerie nationale, Guy Bertrand Damongo, confirme que « certains habitants n'ont pas hésité à prêter main-forte », bien décidés à ne pas laisser la peur à nouveau l'emporter. « Désormais, nous sommes repartis dans toute la ville pour assurer la sécurité. »
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