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RDC: l'opposition appelle à poursuivre la mobilisation

Kinshasa a connu mardi une seconde journée de violences entre policiers et jeunes hostiles au président Joseph Kabila, que l'opposition accuse de chercher à se maintenir au pouvoir grâce à une nouvelle loi électorale controversée. Hier soir le gouvernement annonçait que les violences lundi et mardi avaient fait 5 morts mais le bilan, selon la société civile, serait bien plus élevé. L'opposant historique de Kabila, Etienne Tshisekedi, a lancé depuis Bruxelles un appel à chasser le «régime finissant» de l'homme fort de Kinshasa et dans un communiqué, le cardinal Monsengwo a condamné toute révision de la loi électorale.



Lors des manifestations contre le pouvoir de Joseph Kabila, la police a procédé à des arrestations le 19 janvier 2015 à Kinshasa. AFP/Papy Mulongo
Lors des manifestations contre le pouvoir de Joseph Kabila, la police a procédé à des arrestations le 19 janvier 2015 à Kinshasa. AFP/Papy Mulongo

Un calme précaire régnait mardi soir dans la capitale : partout un déploiement policier renforcé, la zone autour du Sénat toujours bouclée par la police, inaccessible. Sur la route de l’aéroport, désertée par les voitures, des pierres et pneus carbonisés, traces des affrontements qui ont opposé pendant plusieurs heures quelques centaines de manifestants à la police et aux militaires, les uns jetant des pierres, les autres usant de gaz lacrymogènes et de tirs en l’air. Même spectacle du côté de l’université de Kinshasa où les étudiants ont une nouvelle fois tenté de manifester contre la loi électorale. Un rassemblement immédiatement réprimé par la police. Les étudiants ont dénoncé l’usage de gaz lacrymogène jusque dans leur dortoir et des tirs à balles réelles.

Le débat sur la loi électorale, lui, ne reprendra pas avant jeudi au Sénat mais l’opposition appelle à maintenir la pression sur les autorités pour faire retirer la loi électorale controversée.

L'appel à la mobilisation d'Etienne Tshisekedi

L'UDPS, parti d'opposition historique, était jusqu'ici divisé sur la marche à suivre face à la réforme électorale, entre des parlementaires qui avaient rejoint la coalition de l'opposition appelant à manifester et son président Etienne Tshisekedi qui appelait encore tout récemment au dialogue. Celui que l'on surnomme le « sphynx de Limété » est en convalescense à Bruxelles depuis août dernier. Par un communiqué, il appelle le peuple congolais à rester mobilisé pour « contraindre ce régime finissant à quitter le pouvoir ». Car Etienne Tshisekedi se considère toujours comme le président légitimement élu en 2011.

« Le projet de loi électorale est en fait la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, explique Felix Tshisekedi, secrétaire national chargé des relations extérieures et fils du président de l'UDPS. Ca permet même d’organiser une sorte d’union sacrée contre la bêtise, contre la magouille que voulait nous imposer monsieur Kabila. Notre objectif est et a toujours été, depuis cette victoire qui a été volée, de récupérer l’effectivité de ce pouvoir » par des moyens pacifiques. « C’est pourquoi nous avons cru en cette initiative de la communauté internationale qui nous proposait un dialogue : nous le disions haut et fort que « l’impérium » nous allions le récupérer grâce au dialogue, malheureusement monsieur Kabila a multiplié les tentatives de fraude et de mauvaise foi et le peuple a perdu patience ! Nous ne pouvons que nous ranger derrière la volonté du peuple car c’est celui-ci qui avait voté [pour nous]. Il ne faut pas oublier qu’il avait élu massivement Etienne Tshisekedi ».

L'église congolaise prend position

Hier soir, dans un communiqué, le cardinal Monsengwo n'a pas mâché ses mots. Pour le cardinal, c’est une situation dramatique que traverse le pays depuis 48h, « un état de siège incompréhensible » ajoute l'homme d'église. Le chef de l'Eglise catholique congolaise condamne ainsi le recours à la force utilisée pour réprimer les manifestations. « Arrêtez de tuer votre peuple » lance t-il aux forces de l’ordre et à ces hommes politiques « qui sèment la désolation ».

Un cardinal Monsengwo qui condamne également sans ambages toute révision de la loi électorale qui viserait « à prolonger illégalement les échéances électorales de 2016 ». « La démocratie dit pluralisme d’opinions et de pensées » dit-il encore avant d’appeler le ministre de la Communication à rétablir le signal de tous les médias, référence aux télévisions Canal Kin et à la Radio Télévision catholique dont le signal est coupé depuis ce week-end.

Un communiqué qui prend la forme d’un appel à la mobilisation. « Nous appelons notre peuple à rester vigilant pour s’opposer par tous les moyens légaux et pacifiques à toute tentative de modifier des lois essentielles au processus électoral ». C’est par ses mots que le cardinal conclus son message avant d’adresser ses condoléances aux familles des victimes.

Appel pour la libération de Jean-Claude Myambo

L'opposition réclame aussi la libération de Jean-Claude Myambo, le président du SCOD, l'un des partis de la coalition de l'opposition. Il a été arrêté mardi matin, officiellement pour une affaire de droit commun. Une histoire montée de toutes pièces rétorque le coordonateur du Front acquis au changement, la coalition de l'opposition. Selon Martin Fayulu, Jean-Claude Myambo a été arrêté car le régime veut affaiblir l'opposition qui elle appelle la population à poursuivre la mobilisation.


Rfi.fr

Mercredi 21 Janvier 2015 - 09:30


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