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Réserve naturelle communautaire de Popenguine: Un exemple réussi de développement durable

La réserve communautaire de Popenguine a été créée en 1986 pour permettre la réhabilitation d’un milieu très dégradé en raison du déboisement (bois de chauffe), du surpâturage et de plusieurs vagues de sécheresse. Première du genre au Sénégal, cette réserve qui s’étend sur 1 009 hectares constitue une expérience de développement durable basée sur la conservation de la biodiversité. Le projet apparaît comme un exemple réussi du développement durable basé sur la conservation de la biodiversité. Dans ce cadre, une campagne de reboisement est menée chaque année. 10000 noix de rôniers ont été plantées lors de la présente édition.



En 1936, une forêt classée était déjà érigée à Poponguine. en 1986, le gouvernement du Sénégal crée la première réserve naturelle du pays. La réserve naturelle communautaire de Popenguine couvre une superficie de 1.009 hectares, dont une frange maritime qui se trouve à 800 mètres de profondeur et plus de deux kilomètres de long. La côte rocheuse qui comprend une zone de frayère pour les poissons et une savane soudano-sahélienne sont les principaux biotopes observés. Les oiseaux y sont nombreux et on voit réapparaître des espèces telles que la pintade, le chacal, le porc-épic, etc. En 1988, une association réunissant 149 femmes (et un homme) sous la direction de feu Oulimata Thiaw, ancienne présidente du défunt Conseil rural de Diass (1996-2001) s’est spontanément créée afin de promouvoir la protection de la nature.

Cette initiative a été très médiatisée et a reçu le soutien de la Fondation Nicolas-Hulot. La naissance, en 1989, de la Coalition des femmes de Popenguine pour la protection de la nature (Cfpn) a été suivie d’un bilan positif, conduisant à la création du Collectif des groupements de femmes pour la protection de la nature (Copronat) qui met l’accent sur la dynamisation de l’économie locale, à côté de la réhabilitation des écosystèmes. Les femmes entourent de toute leur attention la lagune de La Somone, site de migration pour les oiseaux de l’éco zone paléarctique occidental. Ce travail bien fait est le prétexte à la signature d’un protocole d’entente, en juin 1996, entre le ministère de l’environnement et Copronat pour une cogestion de la réserve.

Le partenariat noué entre le gouvernement du Sénégal et les femmes de huit collectivités locales pour protéger le site depuis 1996, contribue à réduire la pauvreté. et c’est la nature qui s’en porte mieux, la mangrove renaît, la diversité animale est désormais une réalité dans la zone avec le retour d’espèces comme le chacal, la mangouste, la civette, le gris céphalophe, le singe pats, et le lièvre de brousse. C’est un véritable laboratoire de la coopération entre la Direction des parcs nationaux et les populations à travers le « Plan d’action quinquennal de conservation pour le développement intégré d’un réseau d’aires protégées ».

La réserve combine protection de l’environnement et gestion durable des ressources naturelles, dans un cadre d’autonomisation des communautés vivant aux alentours. Ces dernières trouvent des opportunités économiques dans ce partenariat pour la vie. Les femmes ont réussi à restaurer près de dix hectares de mangroves, faisant revenir les oiseaux paléarctiques et africains tropicaux. Fort de ses 1. 500 femmes originaires de huit villages, Copronat gère désormais la conservation locale. au fil du temps, les jeunes ont commencé à jouer leur partition avec l’implication de bénévoles garçons et filles pour soutenir les projets de développement communautaire, servir d’ «écogardes ».
L’association de femmes gère un campement, s’occupe de la réserve et dispose de guides ornithologique/

Un exemple de gestion communautaire des ressources naturelles par des femmes.
Chaque an, il y a un reboisement avec des milliers d’arbres adaptés tels que l’acacia nilotica (gommier rouge) « néb néb » en langue wolof. Les fruitiers sont promis à la vente, d’autres essences servent pour le décor, les prosopis pour les bois de village et les arbres forestiers pour la réserve. Cette année, le comité a choisi le rônier, arbre « intelligent » puisque capable de s’adapter à toutes les contraintes d’ordre hydrique pour ne pas dire climatique. « On constate que la forêt a tendance à se dégrader de plus en plus. Comment ne pas être nostalgiques alors des années d’antan où on était charmé par la verdure qui surplombe la montagne dans cette zone ? Nous procédons aujourd’hui à un reboisement massif de 10.000 plants de rôniers. C’est un reboisement intelligent car le rônier est une espèce capable de pousser dans toutes les conditions hydriques et climatiques », indique Cheikh Diagne, coordinateur du projet de reboisement 2020.

« Avec les réalisations qui sortent de terre à l’image de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), le futur port autonome de Ndayane, il ne nous reste que cette réserve comme poumon vert. Donc, il est d’une impérieuse nécessité pour nous de travailler à sa pérennisation. Cette réserve est comme une mine d’or à nos yeux. En tant que jeunes, nous sommes conscients de l’engagement dont nous devons faire montre pour accompagner nos braves mères qui se donnent nuit et jour pour la préservation de cette réserve », a laissé entendre Papa Souleymane Diouf, porte –parole du réseau des jeunes volontaires de la réserve. « Cette réserve est l’œuvre des femmes. Sans la femme, point de développement. Aujourd’hui, nous sommes là pour perpétuer la mémoire de toutes ces femmes pionnières qui dès fois ont payé de leurs vies pour la défense de l’environnement. Aujourd’hui, nous lançons un défi aux jeunes de préserver ce legs pour lequel nous, mères, nous nous sommes battues des décennies durant », a pour sa part relevé Florence marie Sarr Ndiaye, membre du Copronat.

Ces efforts pour un environnement préservé ne sont pas restés vains. D’abord classé 7ème mondial en matière de gestion de l’environnement, il a reçu en 2008, le Prix de l’Equateur qui lui a été attribué en tant que meilleure association de protection de la nature. une victoire somme toute pour ces femmes aux avants – postes du combat pour la préservation de l’environnement et la protection de la nature. Le succès du Collectif des groupements de femmes pour la protection de la nature (Copronat) est un exemple à imiter. Ces femmes, au nom de la protection de l’écosystème, ont amélioré le quotidien de villageois situés aux alentours de la réserve naturelle de Popenguine.

Le Témoin


Jeudi 6 Août 2020 - 16:37


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