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Retour à la chambre PM5 de l'Ucad : Diodio Kanté raconte comment elles ont échappé à la mort

Les affrontements entre étudiants et éléments du Groupement d’intervention mobile (Gmi) a failli virer au drame jeudi au campus social de l’Ucad. Une grenade lacrymogène lancée par les limiers a atterri dans la chambre du PM5, occupée par des étudiantes et provoqué un incendie, qui a fait perdre aux occupantes des lieux tous leurs biens. Pire, l’explosion d’une bonbonne gaz a failli couter la vie à sept des filles qui habitaient dans ladite. L’une d’entre elles, Diodio Kanté, étudiante en licence 3 dans le département espagnol à l’Ucad, raconte dans un entretien avec PressAfrik, le film du sinistre.



(PressAfrik.com- Dakar) -  Désolation, peur et tristesse, tels sont les sentiments qui s’affichent sur le visage des étudiantes de la chambre numéro 28 du PM5 du campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Trouvée sur place, Diodio Kanté étudiante en licence 3 à la Faculté des Lettres et Sciences humaines dans le département Espagnol, raconte leur journée cauchemardesque.

« L’incident s’est passé vers 10 heures. Certaines (filles) étaient parties pour étudier et nous étions au nombre de 7 personnes dans chambre. Quand il y a front, nous avons l’habitude de fermer les portes et fenêtres pour plus de sécurité.  Et nous avons l’habitude de retirer la clé. En effet, la grenade lacrymogène a percé  la fenêtre alors que nous étions à l’intérieur de la chambre », commence par narrer Diodio Kanté. 

Animées par la peur, les étudiantes ne savaient plus où elles avaient rangé leur clé.  « Nous ne savions même plus ou se trouvait la clé pour qu’on puisse s’enfuir de la chambre. Nous étions envahies par la fumée et nous avions une bonbonne de Gaz à l’intérieur. Une fois que la clé a été retrouvée, nous sommes sorties de la chambre.  Et c’est aussitôt après que la bonbonne de gaz a explosé », explique-t-elle les larmes aux yeux. 

 Ne pouvant plus parler correctement à cause de sa détresse, l’étudiante originaire de Louga souligne avoir tout perdu elle et ses camarades. « Ils nous restent plus rien. Même les vêtements que je porte sur moi, ce sont mes copines qui me l’ont offerts. C’est vraiment difficile. On est dans quel pays maintenant. Il n’y pas de justice dans ce Sénégal. Nous sommes restés tranquillement dans notre chambre. Nous n’avions rien n’à voir avec le front. Et les GMI nous ont jeté une grenade lacrymogène », s’offusque-t-elle. 
Par ailleurs, Diodio Kanté appel l’Etat, ainsi que les autorités compétentes à faire quelque chose pour que justice soit faite à leur égard. Avant de souligner qu’elles s’attendent a être dédommagées  le plus vite possible.

« Nous sommes des ressortissants de Louga. Nous n’avons pas de famille ici à Dakar. Hier (jeudi), des garçons ont quitté leur chambre pour nous permettre de dormir dans leur chambre. Et, ils ont passé la nuit dans les couloirs », souligne-t-elle 

Diodio Kanté et ses camarades vont être dédommagées, selon Khalifa Bababar Diagne

Le Chef de département de la Gestion des affaires universitaires et de la Vie estudiantine, Khalifa Babacar Diagne a promis de  de prendre toutes les dispositions nécessaires afin de permettre aux étudiantes victimes du sinistre de jeudi de loger provisoirement à la sale de télé du PM5. Il a également annoncé des mesures pour que les filles sinistrées trouvent un autre logement dans le campus social. 
Les filles, qui ont perdu tous leurs biens dans l'incendie, seront dédommagées selon, le chef de département de la Gestion des affaires universitaires et de la Vie estudiantine.  
Monsieur Diagne invite, par ailleurs, les forces de l'ordre et les étudiants à tenir en compte, dans leurs affrontements, de la vulnérabilité des occupantes des PM4 et PM5 ​.  

Aida Ndiaye( Stagiaire) et Ibrahima Guindo

Vendredi 19 Janvier 2018 - 14:19


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