Agathe Habyarimana, la femme de l’ancien président du Rwanda, aujourd’hui retirée dans l’Essonne, s’explique sur les accusations de génocide portées contre elle à Paris comme à Kigali.
Chaque matin, un petit chapeau rond sur la tête, Agathe Habyarimana, 67 ans, s’en va à la messe. La veuve de l’ex-président rwandais Juvénal Habyarimana, dont la mort dans un attentat en 1994 marqua le début du génocide, s’est installée à Courcouronnes (Essonne), en septembre 1999.
Elle vit dans un pavillon anonyme, entourée de ses enfants et de ses souvenirs : des photos de son mari tapissent les murs… Une grand-mère sans histoires ? Pas selon les autorités rwandaises qui l’accusent de génocide et de crime contre l’humanité et réclament son extradition.
Le 2 mars, cinq jours après la visite de Nicolas Sarkozy au Rwanda, la veuve a été arrêtée sur la base d’un mandat d’arrêt international émis par Kigali, entendue par un juge français puis remise en liberté sous contrôle judiciaire.
Pour les autorités rwandaises, elle appartenait à l’Akazu, organisation secrète de Hutus radicaux, qui aurait fomenté le génocide.
Certains la soupçonnent même d’avoir commandité la mort de son mari pour déclencher une vague de haine et de massacres contre les Tutsis.
Sa demande de droit d’asile a d’ailleurs été rejetée par la France sous prétexte qu’il « existe des raisons sérieuses de penser qu’elle s’est rendue coupable d’un crime contre l’humanité ». Des « horreurs », des « mensonges », se défend la veuve.
Enfin, la sexagénaire fait l’objet d’une enquête ouverte à Paris en novembre 2007 à la suite d’une plainte de victimes. Dans cette affaire, elle a été entendue pour la première fois, comme simple témoin, le 10 mars.
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