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Sénégal : 67 sur 100 femmes se dépigmentent, un combat pour la santé publique



La pratique de la dépigmentation appelée « xeessal » en wolof, demeure un problème de santé publique majeur au Sénégal. Actuellement, le pays se classe au troisième rang en Afrique en termes de recours à cette pratique. Dans une interview récente, le Dr Aida Fall Gueye a souligné l'urgence de cette problématique, évoquant en détail les statistiques nationales, les complications à long terme et les solutions possibles.

Depuis 2002, l'association AIIDA (Association Internationale d'Information sur la Dépigmentation Artificielle) mène des actions de sensibilisation permettant, une meilleure connaissance des complications liées à la dépigmentation. Les études révèlent des chiffres alarmants : jusqu'à 71% des femmes à Pikine, 62,1% à Kaffrine et 54,8% aux Parcelles Assainies ont recours à cette pratique. Ces chiffres soulignent l'ampleur du problème, avec des conséquences économiques significatives, représentant jusqu'à 19% des revenus des ménages.

La mortalité associée à la dépigmentation est directement liée au cancer de la peau. Le Professeur Fatoumata Ly, fondatrice de l'association, a récemment dévoilé un taux de mortalité de 100% parmi les patients suivis pour un cancer cutané lié à la dépigmentation.

Les produits dépigmentants, détournés de leur usage initial, entraînent une série de complications graves, allant des troubles pigmentaires aux complications systémiques telles que le diabète et l'hypertension artérielle.

A en croire la dermatologue, la lutte contre la dépigmentation artificielle nécessite une approche holistique, impliquant non seulement les autorités publiques mais aussi la société civile. La sensibilisation, la réglementation et l'encadrement médical sont essentiels pour endiguer ce fléau.

Par exemple, le modèle rwandais, avec ses politiques strictes et ses programmes de sevrage encadrés, offrirait selon Dr Aida Gueye Fall, une piste intéressante pour le Sénégal. Cependant, il est crucial de souligner que l'arrêt de la dépigmentation doit être progressif et médicalement supervisé pour éviter des complications telles que l'insuffisance surrénalienne.

La dépigmentation artificielle représente un défi majeur pour la santé publique au Sénégal. La sensibilisation, la réglementation et le soutien médical sont essentiels pour lutter contre cette pratique nocive et préserver la santé et le bien-être des populations.

Ndeye Fatou Touré

Mercredi 17 Avril 2024 - 10:19


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