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Sénégal - Artisanat - concurrence meubles importés: la détresse des menuisiers

Les commerçants installés à Gueule Tapée aux abords du canal 4 vivent un véritable calvaire. Ils n’arrivent plus à écouler leurs produits. Les meubles importés leur portent un sacré préjudice. A côté de cette concurrence jugée "déloyale", ils sont exposés à certaines maladies du fait de la puanteur qui se dégage du Canal à ciel ouvert. Ils ont été installés à cet endroit après leur déguerpissement de la corniche ouest lors des travaux de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI).



Exposition de meubles à vendre à la corniche (Photo: flickr, Galerie de Eric Gillet )
Exposition de meubles à vendre à la corniche (Photo: flickr, Galerie de Eric Gillet )
Menuisiers et vendeurs de mobiliers de maison broient du noir à Gueule tapée le long du canal 4. Déguerpis de la corniche ouest à l’occasion des chantiers de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), ils ont eu de la peine à trouver un endroit idéal pour exposer leurs œuvres. Le CICES que les autorités leur ont proposé s’est, selon eux, avéré exigu pour l’exposition de leurs produits. Ces commerçants ont finalement émigré vers Gueule Tapée, le long du canal 4. Des armoires, des lits, des tables de tous genres avec des miroirs qui scintillent donnent un décor particulier à cet espace.

En revanche, ce décor magnifique contraste avec ce que ces menuisiers et commerçants vivent sur ces lieux. Effectivement, tout n’est pas rose pour eux. Vêtu d’une chemise en rayures bleues et d’un jeans, le visage crispé à force d’attendre certainement d’éventuels clients, Samba Diop confie : «les meubles importés nous coûtent chers. Les clients n’achètent plus la production locale. A force de ne pas vendre on est obligé de fermer nos ateliers et aller faire autre chose». Selon lui, les gens prétextent de la cherté de leurs produits pour ne rien acheter chez les artisans sénégalais. Une chose qui ne tient pas la route se défend, Samba Diop. «Nos meubles sont plus garantis, on vend de la qualité alors que ceux qu’on importe sont des jetables on s’en débarrasse au bout d’un an. Nos prix varient entre 100 000f et 300 000f pour les lits et les armoires. Le bois avec lequel on travaille est trop cher et ça ne vient pas d’ici. C’est du «djibouti» exporté de la Côte-D’ivoire ou du Canada» a-t-expliqué.

A quelques pas de la place de Samba Diop, se trouve Abou Camara. Trouvé entrain d’astiquer une armoire à trois compartiments, lui aussi souffre de la mévente de ses produits. Il exerce le métier de menuiserie depuis plus de 10ans. «J’ai quasiment fermé mon atelier, car on ne reçoit plus de marché. J’ai eu dernièrement une commande d’un lit à deux que j’ai vendu à 90 000f alors que ces lits se vendent à 120 000f. Avant hier j’ai bazardé une table de chevet qui d’habitude se vend à 20 000f à 10 000f car mon frère était malade et je suis le responsable en plus d’être père de famille», se lamente Abou Camara. Il a, aussi, abordé les conditions de travail pour s’en offusquer. «En plus vous savez, l’odeur qui provient du canal rend malade, elle donne de la tuberculose. C’est la raison pour laquelle je bois du lait dés que je rentre chez moi», explique le menuisier.

Rappelant les péripéties de leur déplacement, il indique : «les autorités nous avaient demandé d’aller au CICES, mais il se trouve qu’il n’y a pas d’espace pour l’exposition de nos produits». Malgré les mauvaises conditions d’hygiène, il affirme : «on est bien ici, car à la corniche, les forces de l’ordre y faisaient dés fois des descentes. En plus ici nous arrangeons les riverains car il y’a plus d’agression comme avant. Nous payons des gardiens pour surveiller nos bagages la nuit», souligné-t-il.


Ndéye Maty Diagne (Stagiaire)

Samedi 14 Mars 2009 - 13:20


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