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Sénégal-Recrudescence homicides- Parole au 3eme âge:il accuse l’Etat, les parents et vacille entre la charria et la loi

La violence est en phase de devenir un fait ordinaire au Sénégal. Il ne se passe pas un jour sans que la presse n’évoque un cas de violence qui a abouti à un homicide. Ce phénomène semble ne plus heurter la conscience des individus. Le manque d’une bonne éducation est, d’une part, à la base de ces tragédies estime le troisième âge. D’autre part, les vieillards interrogés pensent que l’Etat est en partie responsable du fait de l’amnistie accordée à certains meurtriers et les défaillances dans l’application de la justice. Pour ce faire, ils proposent comme solution, l’application de la charria à défaut du respect des lois.



Photo source:nolasco.free.fr
Photo source:nolasco.free.fr
Le constat est partout le même. Les homicides sont devenus monnaie courante. S'il ne s'agit pas d'infanticide avec des corps sans vie qu'on extrait des égouts, qu'on trouve dans les espaces publics comme celui de Patte-d'Oie, c'est alors un règlement de compte qui aboutit à un meurtre. Le dernier exemple date de ce lundi 9 mars aux HLM.

Un vieil électronicien rencontré au marché Grand Yoff n’y va pas du dos de la cuillère pour condamner cette pratique. Le marché grouille de monde en ce mercredi matin. Acheteurs et visiteurs se confondent et les commerçants rivalisent de belles paroles pour attirer la clientèle. Au centre du marché se trouve l’atelier de l’électronicien Mamadou Ndiaye. La soixantaine dépassée, ses cheveux ont fini par perdre leur noirceur à cause de la vieillesse. «Les gens ne croient plus en Dieu. On rencontre des scènes de violence partout. Dans les rues des individus n’hésitent pas à poignarder quelqu’un pour s’approprier de son bien» se désole-t-il. Tranquillement assis à l’entrée de son atelier, ce vieil électronicien pense que «si on rend la monnaie aux meurtriers en les tuant, les éventuels agresseurs vont renoncer».

A quelques minutes de marche de ce quartier populaire de Grand Yoff, se trouve le quartier dénommé Scat Urbam. Des marchandises sont étalées sur la chaussée. Deux hommes âgés environ de cinquante ans sont en pleine discussion tout prêt de ces étales. L’un, EL Hadji Diagne, est commerçant et importateur de céréales locales. Il fait allusion à la religion pour expliquer pourquoi les fidèles ne devront aucunement faire recours à la violence. «Les religions catholique et musulmane n’aiment pas la violence qu’importe le type de violence dont il s’agit et quelque soient les circonstances» témoigne EL hadji Diagne. De teint noir et grand de taille, il est habillé d’un joli boubou marron qui cache mal son âge avancé. Le bonnet à la tête, il poursuit «les parents sont en partie responsables de ce qui se passe, car ils n’ont pas donné une bonne éducation à leurs enfants».
Son ami Babacar Faye dit Mbaye partage le même avis et regrette la non application de la loi islamique pour mettre fin à ce phénomène. «Si la charia était appliquée dans ce pays, nous n’allions pas en arriver à ce stade ou les hommes s’entre-tuent comme des animaux» s’insurge-t-il.

Une vieille vendeuse de fruit trouvée à Scat Urbam s’attaque aux autorités étatiques pour expliquer la recrudescence des homicides. La hargne dans le ton, elle estime que le Président de la République est le premier à accepter cette situation qui prévaut dans le pays. «Dés son accession au pouvoir il a fait sortir de prison des meurtriers. C’est pour cela que les gens n’hésitent plus à tuer et n’ont jamais de remords» affirme-elle tout en surveillant son étal de fruits. Sous le couvert de l’anonymat, elle insiste : «le plus grave est que la plupart des meurtriers ou auteurs de violence soutiennent au moment de leur jugement, qu’ils ne jouissent pas de toutes leurs facultés mentales. En tout cas vrai ou faux, ces derniers doivent être écartés de la société avant que le mal qui sommeille en eux ne fasse son effet». La dame est aussi favorable à l’application de la peine de mort pour corriger les coupables. « Je suis d’accord pour l’exécution des coupables si cela s’avère nécessaire car c’est comme si il n’y a pas de lois dans ce pays» s’écrit-elle.


Ndéye Maty Diagne (stagiaire)

Mercredi 11 Février 2009 - 15:00


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