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Sénégal : le malaise des députés libéraux

Au Sénégal, les manifestations du jeudi 23 juin ont créé un malaise au sein du camp présidentiel, notamment chez les députés libéraux qui dominent l’Assemblée nationale. L’examen du projet de réforme constitutionnelle sur le ticket présidentiel a conduit à une explosion de colère dans certains quartiers de Dakar, au point que le pouvoir décide de retirer le texte. Et à l’heure où certains cherchent des responsables, d’autres veulent se dédouaner de ce qui s’est passé.



Dans un texte publié samedi 25 juin 2011 sur internet, Me Abdoulaye Babou, le président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, et l’un des ténors du groupe libéral, affirme que des débats houleux ont eu lieu entre députés dès mardi, pendant dix heures.

Il dit avoir fait part au président Wade, à la veille de l’examen, mercredi, de cette division de la majorité et avoir évoqué avec lui les problèmes posés par le projet de réforme constitutionnelle.

« Le peuple a mis la pression sur le gouvernement, écrit-il, mais l’Assemblée nationale a joué pleinement son rôle de digne représentant du peuple. »

Chez les députés d’opposition, cette tentative de justification fait sourire : « Les élus de la majorité ont certes manifesté leur frustration et quelques réserves en commission des lois, explique Ndéye Fatou Touré, du mouvement Tekki, mais ils n’ont jamais réellement osé remettre en cause cette réforme. » L’opposante affirme que le texte a été adopté par la commission des lois à une écrasante majorité.

« Le groupe libéral essaie de se racheter, estime Ndeye Fatou Touré, mais il est trop tard. Le peuple a compris que cette assemblée est tenue par une majorité mécanique qui sert le président Wade et sa famille. »

La FIDH demande une enquête sur les violences du 23 juin

La mobilisation de la société civile et de l'opposition pour appeler Abdoulaye Wade à ne pas se représenter en 2012 se poursuit. Le chanteur Youssou Ndour et le rappeur Didier Awadi ont lancé un message en ce sens, rejoignant ainsi la position du Mouvement du 23 juin.

Les affrontements avec les forces de l'ordre ont fait de nombreux blessés parmi lesquels Alioune Tine, le président de la Raddho. Hier samedi, il était toujours à l'hôpital. La Fédération internationale des Ligues des droits de l'homme réclame une enquête impartiale des autorités. Sidiki Kabbah, le président d'honneur de la FIDH insiste, l'Etat doit protéger les défenseurs des droits de l'homme :

« L’Etat du Sénégal est responsable de ce qui est arrivé à Alioune Tine. Alioune Tine avait été menacé. Des propos menaçants également, et intimidants, à l’encontre de tous les défenseurs des droits de l’homme, et les membres de la société civile, qui ont été qualifiés par le Premier ministre comme étant des hypocrites et qui, dit-il, 'empestent l’air'. Et s’en prendre à Alioune Tine m’apparaît être un acte d’excessive gravité.

C’est la raison pour laquelle, au bureau international de la FIDH, qui se réunit actuellement à Paris, nous avons pris une résolution pour exiger de l’Etat du Sénégal, qu’il y ait une enquête impartiale et indépendante, pour déterminer les véritables agresseurs. Et qu’immédiatement des sanctions soient prises contre ces agresseurs, de manière à ce que l’Etat, qui a l’obligation d’assurer la sécurité de tous les citoyens, assure la sécurité de Alioune Tine, et de l’ensemble des défenseurs des droits de l’homme, et faire en sorte que de telles situations ne puissent pas se reproduire, ni contre un défenseur ni contre des opposants, et encore moins les journalistes sénégalais ».

Source: Rfi


Dimanche 26 Juin 2011 - 13:13


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