Sénégal - riposte grève des enseignants : les élèves chauffent la capitale

Les lycéens ont chauffé Dakar ce jeudi. Après une assemblée générale tenue à 9 h, les élèves du lycée Blaise Diagne qui disent avoir assez des grèves qui paralysent le système éducatif, sont descendus dans la rue. «On fait la grève pour que le gouvernement paye les professeurs. Ils sont fatigués, ils se sacrifient pour nous. Le gouvernement s’en fiche des professeurs qui réclament leurs indemnités de déplacement» a soutenu Joseph Diouf du lycée Blaise Diagne sur les ondes de la RFM. Au cours de leur manifestation, ces lycéens ont pris en otage un bus de transport en commun de Dakar Dem Dikk en même temps que son chauffeur. Du coup les bus ont arrêté de circuler.

Les lycées Lamine Gueye, Bargny et Rufisque étaient aussi en ébullition. Les élèves sont également allés en grève pour réclamer la fin du bras de fer entre l’Etat et les enseignants. Durant ces manifestations dispersées par la police par des lacrymogènes il y a eu des blessés et trois élèves ont été interpellés. A Rufisque, en plus de la dénonciation de la grève des enseignants, les lycées réclament la libération de leurs camarades interpellés lors de leur précédente grève.

A Sédhiou, la tension n’était pas moins chaude ce matin. Les élèves du lycée Ibou Diallo ont tout simplement saccagé le domicile du professeur Balla Moussa Daffé. Ils ont délogé leurs camarades de la commune et ont accusé la sécurité du professeur de les avoir maltraités lors de la visite du président de la République (Ndlr : mercredi 16 mars) à Sédhiou. Le président du Foyer scolaire (FOSCO) Dembo Diawara a indiqué que «quatre élèves ont été blessés lors des affrontements avec la police".

Expliquant le motif, il a indiqué: "hier, on voulait manifester notre mécontentement au président de la République, à notre grande surprise des gardiens de la mairie nous ont attaqué et des camarades avaient été blessés». Il a poursuit : «nous allons à l’hôpital pour retirer les certificats médicaux et aller porter plainte au niveau de la gendarmerie pour que justice soit rendue». Interrogé par la RFM, Le professeur Balla Moussa Daffé a soutenu que les politiciens sont derrières ces jeunes, qu’ils les manipulent pour qu’ils arpentent des brassards rouges à longueur de journée.