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Soudan du Sud: la stupeur de missionnaires après le bombardement par l’armée d’un hôpital géré par l’ONG MSF

Au Soudan du Sud, le bombardement par l’armée de l’hôpital géré par Médecins sans frontières (MSF) dans la ville d’Old Fangak, au nord du pays, continue de faire réagir. Le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, s’est dit « choqué et consterné ». L’ONU et le bloc régional est-africain Igad ont également condamné cette attaque. Alors que le gouvernement n’a toujours pas fourni d’explications, la population de cette ville entourée d’inondations a fui comme elle pouvait, sur des radeaux de fortune ou des bateaux. Les missionnaires comboniens qui ont une école à Old Fangak ont, eux, été rapatriés à Juba ce 4 mai 2025. Rencontre.



« Les gens étaient muets, on n’entendait rien d’autre que les hélicoptères. » Roy Zúñiga, missionnaire combonien – une congrégation religieuse – originaire du Pérou, se remémore son réveil au son des bombes vers 4h du matin, puis cette heure et demie passée caché sous son lit, alors que l’aviation du Soudan du Sud mitraillait et bombardait Old Fangak. « Une fois qu’ils sont partis, vers 5h30, vous pouviez entendre les gens sortir de leurs maisons, il y avait comme une rumeur, les gens se parlaient et se demandaient ce qu’il se passait », explique-t-il.
 
Une fois le calme revenu, les religieux ont décidé d’aller prier, et c’est là qu’une nouvelle frappe a eu lieu : « Nous avons commencé la messe à 6h30, et l’attaque est arrivée à 7h. C’était une sorte de missile qui a fait "Fiioooouuuu !" Ça a sifflé. Donc, ce n’étaient pas les bombes qu’ils avaient utilisées plus tôt. Mais ils n’ont fait qu’une seule frappe. »
 
« Ce n’est peut-être pas par erreur »
Le père Pedro Salvador Matteo, originaire du Guatemala, reste très choqué. Les larmes aux yeux, les mots lui manquent par moments. « Ce n’est pas par erreur qu’ils ont bombardé l’hôpital, lâche-t-il. Ce n’est pas possible car il y avait un énorme drapeau. Personnellement, je ne pense pas que le gouvernement soit seul responsable de ce conflit. Mais l’hôpital ? Désolé, mais c’est quelque chose qui fait se demander "pourquoi" ? Car ça n’est peut-être pas une erreur »…
 
L’absence de soins médicaux pour les milliers de personnes déplacées au milieu des marécages fait craindre une aggravation de la situation humanitaire. D’autant qu’une épidémie de choléra est en cours.
 
Ce 5 mai 2025, le président de la Commission de l’Union africaine accompagné d’une délégation de haut niveau de l’Intergovernmental Authority on Development (Igad, Autorité intergouvernementale pour le développement) sera en visite à Juba, jusqu’à mardi, pour rencontrer entre autres le président Salva Kiir et tenter une nouvelle médiation dans la crise sud-soudanaise.

RFI

Lundi 5 Mai 2025 - 12:48


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