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Syrie: Mohammad al-Bachir annonce diriger la transition

Les rebelles syriens nomment un chef de gouvernement transitoire, Mohammad al-Bachir, a annoncé le mouvement rebelle HTS à l'Agence France-Presse. Il conduira la transition jusqu'au 1er mars 2025.



Mohammad al-Bachir a annoncé, ce mardi 10 décembre dans une déclaration télévisée, avoir été nommé Premier ministre d'un gouvernement de transition en Syrie, et ce, jusqu'au 1er mars 2025. Il était jusqu'ici président du « gouvernement de salut syrien », l'exécutif proclamé à Idleb par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Il était pressenti depuis plusieurs jours pour prendre les rênes du gouvernement et avait participé lundi soir, dans un grand hôtel de Damas, à une réunion entre le leader du HTS et principal leader de la rébellion, Abou Mohammed al-Joulani, avec l'ex-Premier ministre de Bachar el-Assad, Mohamed al-Jalali.

Un peu plus tôt, le Qatar avait annoncé être en contact avec HTS. « Les Qatariens ont établi le premier canal de communication avec HTS. Les contacts entre le HTS et les diplomates qatariens devraient se poursuivre dans les prochaines 24 heures avec al-Bachir », a affirmé un responsable sous couvert d'anonymat, en parlant de Mohammad al-Bachir, pressenti pour diriger le gouvernement de transition. Le pays du Golfe, qui avait soutenu en 2011 le soulèvement contre le gouvernement syrien qui a tourné à la guerre civile, est resté critique de Damas et n'a pas renoué avec lui comme l'ont fait plusieurs pays arabes en 2023, précise l'Agence France-Presse.
 
Le Qatar avait accueilli samedi des réunions entre des responsables  russe, iranien, turc et arabes sur la Syrie, avant la chute de M. Assad dimanche. Lors cette réunion, « toutes les parties sont parvenues à un consensus [...] que la priorité était de maîtriser la situation en Syrie et de veiller à ce que les groupes extrémistes tels que l'État islamique ne puissent pas s'implanter » dans le pays, selon le responsable proche des discussions.
 

Le groupe HTS a jusqu'à présent envoyé des « messages positifs » aux Syriens, selon l'ONU  

De tous les groupes armés, c’est bien le groupe islamiste HTS qui domine clairement la rébellion, rapporte notre correspondant à Genève, Jérémy Lanche. Un cas de conscience pour la communauté internationale, puisque HTS est l’ancienne émanation d’al-Qaïda en Syrie. Comme tout le monde, l’ONU reste prudente, mais ne s’interdit pas non plus l’optimisme.
Cela faisait très longtemps que l’on n’avait pas vu Geir Pedersen se présenter devant la presse. Il faut dire que l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie n’avait pas grand-chose à annoncer depuis sa nomination fin 2018. Le régime Assad  a toujours ignoré sa mission : à savoir, conduire un processus de transition politique pacifique en Syrie. Des contacts ont déjà été pris avec le groupe HTS : « Comme vous le savez, la résolution 2254 du Conseil de sécurité considère HTS comme une organisation terroriste. Mais nous devons regarder les faits. Et les faits, c’est que HTS – et les autres groupes armés – ont envoyé des messages positifs aux Syriens. Et très sincèrement, nous l’avons aussi constaté sur le terrain. »

L'envoyé spécial de l'ONU a aussi affirmé que Abou Mohammed al-Joulani, à la tête de HTS, avait mentionné lui-même dans une interview à CNN qu'« ils discutent de la possibilité de démanteler HTS ».

 

« Possibilité de voir une nouvelle Syrie »

Un regard optimiste mais prudent donc sur l’évolution de l’ancienne branche d’al-Qaïda. Mais le vrai test reste à venir : « Si la transition est vraiment inclusive et intègre toutes les communautés, alors il y a une vraie possibilité de voir une nouvelle Syrie. Et dans ce cas, je pense que la communauté internationale pourra réévaluer si HTS est une organisation terroriste ou pas. [...] Nous devons voir ce qu'ils disent être mis en œuvre sur le terrain et le test le plus important sera la manière dont les accords de transition à Damas seront organisés et mis en œuvre. Si nous unissons les différentes parties et communautés syriennes, cela pourrait être le véritable début de quelque chose de nouveau pour la Syrie », avec le soutien de la communauté internationale, et « nous pourrions alors commencer à envisager la levée des sanctions », a assuré Geir Pedersen.

L'autre risque est que les groupes armés se déchirent pour prendre le pouvoir. Le conflit n’est d’ailleurs pas terminé, rappelle le diplomate. Il a aussi demandé l’arrêt des frappes israéliennes sur des dépôts militaires en Syrie. « La Syrie est aujourd'hui à la croisée des chemins, avec de grandes opportunités, mais aussi de graves risques », a affirmé Geir Pedersen, soulignant qu'« il est important que nous n'assistions pas à un conflit » entre les différents groupes armés.

Rfi

Mardi 10 Décembre 2024 - 14:04


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