La hausse du prix des bouteilles de bière est l'un des sujets qui animent le plus les conversations à Ndjamena. Le mécontentement est général. « Du jour au lendemain, la bière est passée de 500 à 650 francs CFA. On essaie de voir dans notre bourse combien on peut désormais boire par jour, alors que le pouvoir d'achat est déjà très petit », explique Mahamat, fonctionnaire. Même constat pour Marc, installé dans un cabaret avec des amis. « C'est un coup de massue sur la tête du citoyen. Il n'y a pas trop d'activité, pas trop de distraction et la seule chose à faire, c'est de se retrouver après le travail, le soir, et boire un verre... »
À Chagoua, Clémentine est la propriétaire d'un des bars les plus fréquentés du quartier. Mais depuis la hausse des prix des boissons, elle est inquiète. « On n'a que deux ou trois personnes qui sont là, alors que d'habitude à cette heure-ci c'est normalement déjà plein. » La tenancière dit vendre plus de 600 bières en général le week-end, mais depuis la hausse des prix, elle en vend moitié moins. « Tous les casiers vides sont stockés, car les grossistes et les consommateurs font la grève. J'ai dix employés et j'ai dû me séparer de trois, car le chiffre d'affaires commence à chuter », dit-elle. Pour Francis, gérant d'un cabaret à Moursal, les stocks se vident aussi. « Il y a des bières que l'on n'a plus. Pour avoir un casier de bière, il me faut pratiquement 40 000 francs CFA, franchement, on ne s'en sort pas », déplore-t-il.
La fin d'une exonération de taxes en cause
À l'origine de cette crise, la non-reconduction de la convention d'établissement signée entre le gouvernement et les Brasseries du Tchad en 2005. En clair, c'est une exonération de taxes et d'impôts qui représenterait plus de 70 milliards de francs CFA en échange d'investissements. Un contrat que n'a pas respecté l'entreprise française, selon Dingamnayal Versinis, président du Collectif contre la vie chère.
« Les clauses disent clairement que les brasseries doivent réaliser certaines oeuvres sociales, mais les brasseries n'ont pas respecté ces clauses et le gouvernement a décidé de ne pas renouveler la convention d'établissement », déclare Dingamnayal Versinis. « Alors les BDT (Les Brasseries du Tchad, NDLR) ont dit, "si vous refusez, nous, on fait payer à ta population". Nous demandons le rabais des prix augmentés sur les produits des BDT. »
Les Brasseries du Tchad n'ont pas donné suite à notre demande d'interview, mais elles ont publié un message dans la presse locale où elles expliquent avoir augmenté leurs prix pour faire face à « un corpus de taxes additionnelles ». Les autorités évoquent le besoin de retrouver des recettes fiscales en période de crise.
À Chagoua, Clémentine est la propriétaire d'un des bars les plus fréquentés du quartier. Mais depuis la hausse des prix des boissons, elle est inquiète. « On n'a que deux ou trois personnes qui sont là, alors que d'habitude à cette heure-ci c'est normalement déjà plein. » La tenancière dit vendre plus de 600 bières en général le week-end, mais depuis la hausse des prix, elle en vend moitié moins. « Tous les casiers vides sont stockés, car les grossistes et les consommateurs font la grève. J'ai dix employés et j'ai dû me séparer de trois, car le chiffre d'affaires commence à chuter », dit-elle. Pour Francis, gérant d'un cabaret à Moursal, les stocks se vident aussi. « Il y a des bières que l'on n'a plus. Pour avoir un casier de bière, il me faut pratiquement 40 000 francs CFA, franchement, on ne s'en sort pas », déplore-t-il.
La fin d'une exonération de taxes en cause
À l'origine de cette crise, la non-reconduction de la convention d'établissement signée entre le gouvernement et les Brasseries du Tchad en 2005. En clair, c'est une exonération de taxes et d'impôts qui représenterait plus de 70 milliards de francs CFA en échange d'investissements. Un contrat que n'a pas respecté l'entreprise française, selon Dingamnayal Versinis, président du Collectif contre la vie chère.
« Les clauses disent clairement que les brasseries doivent réaliser certaines oeuvres sociales, mais les brasseries n'ont pas respecté ces clauses et le gouvernement a décidé de ne pas renouveler la convention d'établissement », déclare Dingamnayal Versinis. « Alors les BDT (Les Brasseries du Tchad, NDLR) ont dit, "si vous refusez, nous, on fait payer à ta population". Nous demandons le rabais des prix augmentés sur les produits des BDT. »
Les Brasseries du Tchad n'ont pas donné suite à notre demande d'interview, mais elles ont publié un message dans la presse locale où elles expliquent avoir augmenté leurs prix pour faire face à « un corpus de taxes additionnelles ». Les autorités évoquent le besoin de retrouver des recettes fiscales en période de crise.
Autres articles
-
Guerre au Soudan: les États-Unis tentent de relancer les pourparlers de paix
-
Élections en Afrique du Sud: pourquoi l’ANC s'attaque au nom du parti de l’ex-président Jacob Zuma
-
Mali: les partis politiques, de tous bords, demandent un nouveau processus court de transition
-
RDC: nouveaux combats entre les milices progouvernementales et le M23 dans la zone de Goma
-
Devant le Conseil de sécurité, la cheffe de la Monusco tire la sonnette d'alarme sur la situation dans l'est de la RDC