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Texte intégral Homélie du jour de Pâque du Cardinal Sarr (le 30 mars 2013)



Texte intégral Homélie du jour de Pâque du Cardinal Sarr (le 30 mars 2013)
Chers confrères dans le sacerdoce,
Chers Religieux et Religieuses,
Chers Frères et Soeurs dans la foi,


1- Ce matin, nos coeurs sont encore pleins des échos de l’Exultet, du Gloria, et de l’Alléluia de la Veillée de cette nuit. Une grande joie, la joie du troisième jour depuis l’arrestation du Seigneur, la joie du premier jour de la semaine, nous fait toujours tressaillir, et cela se poursuivra durant toute cette Semaine après Pâques, et plus encore pendant toutes la semaine de semaines, que durera le Temps Pascal !

Cette joie, chers frères et soeurs, est le fruit d’une Bonne Nouvelle, que je veux vous redire : « Le Christ est ressuscité, Il est vraiment ressuscité ! Il a vaincu la mort, Il est sorti vivant du tombeau. Sur lui, la mort n’a plus de pouvoir ! »

Certains pourraient se demander en quoi cette Nouvelle, qui concerne le Christ, nous rejoint, nous, dans l’aujourd’hui de notre vie ? A ceux-là, il nous faut répondre que ce n’est pas pour Lui-même, mais pour nous, que le Christ est ressuscité. C’est pour nous que, par l’Esprit Saint, le Verbe de Dieu a pris chair de la Vierge Marie. C’est pour nous qu’il s’est fait homme. Pour nous, Il a annoncé le Royaume, par ses paroles et ses oeuvres de bonté. Pour nous, Il a souffert la Passion. Pour nous, Il a connu la mort et la descente au séjour des morts. C’est pour nous qu’Il en est remonté victorieux, détenant la clef du séjour des morts. C’est pour nous qu’Il est à jamais vivant et agissant, travaillant avec nous à nous arracher aux forces de la mort, qui continuent de nous menacer, et à faire grandir la Vie Nouvelle, qu’il nous communique par sa Résurrection.

2- Il ne s’agit ni de fables, ni de légendes. Le Mystère de la Résurrection du Christ n’est pas une imposture imaginée par ses Apôtres. Les chefs des prêtres craignaient précisément une pareille mystification, et avaient donc demandé, à Pilate, qu’une garde soit postée à l’entrée du tombeau, qui était fermée par une grosse pierre.

Au matin du troisième jour, après l’ensevelissement de Jésus, Marie Madeleine a vu cette pierre roulée sur le côté ; elle a vu le tombeau vide, mais elle n’a pas inventé une explication. Dans une grande objectivité, elle se contente de dire aux Apôtres : « On a enlevé le corps de mon Seigneur, et nous ne savons pas où on l’a mis. » Pierre et Jean se sont aussitôt rendus sur les lieux. Le tombeau est vide : il n’y a plus de corps, le linceul et un linge restés là ne couvrent plus rien. Le tombeau vide et la présence des linges sont bien constatés par les Apôtres, mais ils ne sont pas des preuves tangibles de la Résurrection. Ce vide est pourtant plein, plein de signification pour le disciple aimé de Jésus : il vit et il crut. Le tombeau vide et la présence des linges sont des signes, pour ceux qui croient.

Mes chers frères et soeurs, il faut croire, pour pouvoir comprendre ! Jean vit, et il crut. Il n’avait pas encore compris que, selon les Saintes Ecritures, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. C’est dans la foi que Jean a relu toutes les paroles, les actes, et même la Passion et la Mort scandaleuse de son Maître, pour en saisir, en définitive, toute la vérité et la cohérence. C’est dans la foi qu’il lui a été donné de comprendre que tout cela ne pouvait pas être définitivement anéanti, par et dans la mort. Les différentes apparitions du Ressuscité permettront à Jean de mieux connaître et comprendre qui est Celui, dont il a été le disciple bien-aimé, et de croire davantage en Lui.

Comme Jean, si nous entrons dans la foi, nous découvrirons le dessein de Dieu pour nous, qui est de nous sauver de la mort du péché et de faire de nous ses enfants, en nous faisant participer à sa vie Divine par amour, et amour purement gratuit. Découvrant ce dessein et le comprenant toujours mieux, nous croirons davantage au Dieu qui est PERE, FILS et ESPRIT-SAINT, au Dieu qui est l’AMOUR. Puisse-t-il nous faire cette grâce, en cette Année de la Foi !

3- Chers frères et soeurs, croire et célébrer le mystère de Pâques doit avoir trois conséquences pratiques dans nos vies : l’action de grâce, la transformation de nos personnes et de nos vies, et l’annonce de la Bonne Nouvelle du Salut.

En effet, c’est chacun de nous qui est ressuscité avec le Christ, comme nous l’enseigne Saint Paul : « Vous êtes ressuscité avec le Christ ! » (Col 3, 1). Aussi chacun de nous doit-il dire avec le Psalmiste : « Alléluia, rendez grâce au Seigneur, car Il est bon, car éternel est son amour ! » Chacun de nous doit s’efforcer d’ouvrir les yeux, et de ne plus être aveugle devant les merveilles, que la droite du Seigneur réalise en nous et dans le monde. Chacun de nous ne doit plus vivre que pour publier les oeuvres du Seigneur.

Or, l’oeuvre du Seigneur, c’est la victoire sur le péché, ce vieux levain, qui nous gonfle d’orgueil et d’égoïsme ! Puisque nous avons renouvelé les promesses de notre baptême, durant la Veillée Pascale, vivons dans la pureté, la vérité, la justice et l’amour, selon les exigences de ce Sacrement, qui nous unit à la Sainteté du Christ !

Et qu’est-ce que cette Sainteté du Christ, sinon sa vie de Fils de Dieu fait homme, totalement déployée en actes d’amour obéissant à Dieu son Père, et en actes de miséricorde continuelle envers les pécheurs, en actes de sollicitude continuelle envers tous les hommes, en particulier ceux dans le besoin et la souffrance.

Oui chers frères et soeurs, célébrer le Mystère de Pâques, c’est bien nous engager à laisser le Fils de Dieu fait homme transformer nos personnes, pour que nos vies reproduisent la sienne, et portent les fruits merveilleux de son amour pour Dieu et pour les hommes.

La joie, l’action de grâce, la sanctification des baptisés et de l’Eglise du Christ, donnent du crédit à l’annonce de la Bonne Nouvelle du Salut. A travers le monde, des milliards de personnes ignorent encore le Salut apporté par le Christ. Qui le leur annoncera ? C’est chaque baptisé, chaque confirmé, qui doit participer activement, selon ses possibilités, dons et charisme, à l’annonce de l’Evangile, dans ses milieux de vie et de travail. C’est chaque baptisé, chaque confirmé, qui est appelé et envoyé pour annoncer la Bonne Nouvelle du Salut, par ses paroles et par ses actes, à tous ceux et celles, dont ils croisent la route.

Beaucoup d’entre nous connaissent le défi, que nous lançait Nietzsche : « Les chrétiens prétendent que leur Dieu est ressuscité, alors qu’en sortant de leurs églises, ils ont tous des têtes d’enterrement. » Puissent nos célébrations du Mystère de Pâques continuer de nous remplir de la joie de Pâques ! Puissions-nous, durant tout ce Temps Pascal, chanter l’Alléluia en toute gratitude envers le Dieu, qui nous sauve ! Puissent ces célébrations enraciner davantage en nous la Vie Nouvelle du Ressuscité, et la faire porter des fruits toujours plus nombreux et beaux ! Puissent-elles faire de nous des témoins authentiques et fidèles du Christ Ressuscité ! Amen.

† Théodore Adrien Cardinal SARR
Archevêque de Dakar

Théodore Adrien Cardinal SARR

Lundi 1 Avril 2013 - 17:52


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