Tripoli affirme reprendre le contrôle dans plusieurs villes du pays

Des tirs nourris d'armes automatiques retentissaient dimanche matin dans le centre de la capitale libyenne Tripoli pour célébrer, selon les autorités, la reprise par le régime de villes qui étaient entre les mains des insurgés.


Dimanche en milieu de matinée, les tirs intenses - entendus depuis 06H20 (04H20 GMT) par un journaliste de l'AFP - continuaient, les voitures actionnant leurs avertisseurs partout dans la ville. Des habitants ont accroché des drapeaux libyens aux rebords des fenêtres.

Le régime du colonel Mouammar Kadhafi a affirmé dimanche matin avoir repris le contrôle de Ras Lanouf (est), Misrata (ouest) et Tobrouk (est), qui étaient aux mains des insurgés, mais ces derniers ont contesté ces informations.

"Ce sont des tirs de joie, car nous battons Al-Qaïda. Nous avons gagné, Al-Qaïda est parti", a expliqué un soldat à l'AFP.


A plusieurs reprises, Mouammar Kadhafi a imputé la responsabilité de la révolte dans son pays au mouvement extrémiste Al-Qaïda.

A l'aube, la télévision libyenne, Al Libya, proche de Seif Al-Islam, fils du colonel Mouammar Kadhafi, a annoncé que les forces du régime avaient repris le contrôle de Ras Lanouf, Misrata et Tobrouk et fait état de "manifestations de joie", à Tripoli, Syrte (à l'est de la capitale) et Sebha, dans le sud du pays.

La télévision a diffusé des images de la place Verte montrant des partisans du colonel Kadhafi, brandissant des drapeaux libyens.

La télévision a également annoncé que des troupes fidèles à Mouammar Kadhafi se dirigeaient vers Benghazi (est), bastion de l'insurrection contre son régime.

Tripoli, restée sous le contrôle des autorités libyennes, a été largement épargnée par les violences depuis une semaine

Samedi, au 19e jour de la révolte contre Mouammar Kadhafi, l'opposition libyenne, maîtresse de l'est du pays, a essuyé une contre-offensive massive à Zawiyah, près de Tripoli, mais poursuivait sa progression vers l'ouest, et s'organisait sur le plan politique en se déclarant "seule représentante" du pays.

Mouammar Kadhafi a déclaré être favorable à l'envoi d'une commission d'enquête "des Nations unies ou de l'Union africaine" pour évaluer sur place la situation dans son pays, dans une interview publiée dimanche par l'hebdomadaire français, Le Journal du Dimanche.

Plus de 191.000 personnes ont fui à ce jour les violences et environ 10.000 personnes déplacées se dirigent vers la frontière égyptienne, selon l'ONU.