La mobilisation a une fois de plus pour objectif de demander la démission du gouvernement et la dissolution de l'Assemblée constituante. Celle-ci va d'ailleurs cesser ses travaux jusqu'à ce que de nouvelles négociations s'engagent entre le gouvernement et l'opposition, a annoncé à la télévision d'Etat son président Mustapha Ben Jaafar. « J'appelle tout le monde à participer au dialogue », a-t-il déclaré.
S'il ne démissionne pas du gouvernement, le parti de M. Jaafar, Ettakatol, est néanmoins favorable à la mise en place d'une nouvelle équipe gouvernementale. Une soixantaine de députés boycottaient déjà les sessions parlementaires en signe de protestation contre le gouvernement depuis l'assassinat le 25 juillet de Mohamed Brahmi.
Depuis cete date, les opposants ne lâchent pas, et ils était ce mardi soir au rendez-vous, pour commémorer un autre assassinat politique : celui de Chokri Belaïd, tué par balle à Tunis il y a six mois.
Bus affrétés
En soirée, l'ambiance était plutôt bon enfant, animée par des milliers de personnes dont des dizaines venues par bus des régions de l'intérieur comme Sidi Bouzid ou Gafsa. Des bus affrétés par les comités de salut qui organisent la mobilisation depuis près de deux semaines maintenant. Au final, près de 40 000 manifestants se sont retrouvés sur la place du Bardo, selon une source policière.
Une scène a été montée, des tentes, aussi, pour ceux qui devaient rompre le jeûne du ramadan sur place. Certains apportaient de la nourriture collectée dans d'autres quartiers pour la partager.
Une bonne ambiance, donc, même si la colère se lisait sur le visage des proches de Chokri Belaïd, comme son frère, qui réclame la chute du pouvoir en place et pointe du doigt la responsabilité d'Ennahda - le parti islamiste majoritaire - dans ces deux assassinats en six mois, celui de Chokri Belaïd et celui de Mohamed Brahmi.
La mobilisation continue
Ni lui, ni les membres du parti du défunt ne sont satisfaits par les avancées de l'enquête sur l'assassinat de Chokri Belaïd. Et ce malgré les dernières arrestations, qui se multiplient. « On nous lâche des pions, mais les vrais meurtriers courent toujours », confie l'un d'eux sur place. Tous veulent savoir qui a tué les deux opposants, et surtout qui sont les commanditaires.
Aujourd'hui, les manifestants qui réclament depuis deux semaines la dissolution de l’Assemblée et la démission du gouvernement pensent que leur pression a payé. Certains saluent le courage de Mustapha Ben Jaafar. Mais le gel des travaux de l’Assemblée est trop tardif pour les députés qui la boycottent. « Un pas insuffisant », estime Samir Taïeb, du Massar. Selon lui, l’ANC n’aurait jamais dû reprendre ses travaux ce mardi en l’absence d’autant de membres. Une erreur politique que Mustapha Ben Jaafar aurait voulu rattraper. Chokri Yaich, député Nidaa Tounes, également boycotteur, évoque pour sa part « une manœuvre », « un moyen de calmer la rue ». Tous promettent de ne pas cesser leur mobilisation tant que le gouvernement n’aura pas démissionné.
Source: RFI
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