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coup de frein économique sur le continent



coup de frein économique sur le continent
La plupart des pays africains sont confrontés au même problème : comment limiter l'impact de la pandémie de coronavirus sur les finances des États et le portefeuille des citoyens ? Le constat est à peu près le même dans tous les pays du continent. Exemple au Burkina : « de l’interdiction des rassemblements de plus de cinquante personnes, on en est aujourd’hui, pointe le quotidien Le Pays, à la mise en quarantaine des villes, en passant par l’arrêt des transports de personnes et la fermeture des marchés, pour ne citer que quelques-unes de la batterie de mesures décrétées. Même si on n’en est pas encore au confinement, il en faut de peu.
 
La conséquence immédiate de ces mesures est l’arrêt quasi-total de la vie économique de la Nation, constate Le Pays, avec son corollaire annoncé de maux sociaux. En effet, si les grosses entreprises et l’Administration publique continuent de fonctionner, même à pas de tortue, la situation est tout autre dans le secteur informel où des millions de personnes se sont vu dépossédées de leur gagne-pain quotidien. Et il faut craindre, s'alarme encore le quotidien ouagalais, que si les choses devaient rester longtemps en l’état, la grande majorité des Burkinabè ne viennent à manquer du nécessaire pour répondre aux besoins primaires de l’existence que sont manger, se vêtir et se loger. »
 
Serrage de vis !
 
Alors, certains pays ont pris des mesures drastiques, comme la Côte d'Ivoire. C'est ce que pointe Jeune Afrique : « la croissance économique du pays devrait être divisée par deux, à 3,6% en cette année 2020, à cause de l’épidémie de coronavirus, selon le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, qui a donc annoncé avant-hier, relève Jeune Afrique, un vaste plan de soutien économique et social d’un montant de 1 700 milliards de francs CFA, soit environ 5% du PIB ivoirien : suspension du paiement de taxes, d’impôts, de charges sociales pour les PME, fonds de soutien spécifique pour les grandes cultures agricoles d’exportation (cacao, noix de cajou, hévéa..), ou encore prise en charge par l’État des factures d’électricité et d’eau pour les ménages les plus pauvres. »
 
L'apport financier extérieur réduit...
 
Autre problème, et de taille, « le casse-tête de la diaspora pour envoyer de l'argent sur le continent ». Problème soulevé par Le Monde Afrique. « Chaque année, près de 10 milliards d'euros partent de France pour le continent. Une aide indispensable à beaucoup de familles sur place. » Or, note le journal, depuis la pandémie, les fermetures d'agences, les applications saturées et le confinement ont bouleversé la donne...
 
« "Tout est galère en ce moment. Je ne peux pas envoyer d’argent au pays. Toutes les agences de transfert sont fermées", soupire Caroline. À 53 ans, cette femme de ménage ivoirienne se retrouve désemparée depuis le 14 mars, date de l’annonce en France de la fermeture des lieux publics "non indispensables à la vie du pays". (…) Résultat, pointe Le Monde Afrique, l’inquiétude grandit chez les 3,6 millions de personnes issues de la diaspora africaine, dont une partie assure un soutien financier régulier à ses proches vivant sur le continent africain. »
 
Les économies africaines doivent se « réinventer »
 
Comment l'Afrique pourra-t-elle s'en sortir ? Pour l'économiste Papa Demba Thiam, interrogé par Le Point Afrique, paradoxalement, « le Covid-19 peut aider les économies africaines à se réinventer. L'Afrique peut être l'un des continents les mieux préparés au nouvel ordre international qui pourrait se mettre en place après cette crise », affirme-t-il. Car « c'est non seulement un terrain vierge sur lequel il est possible de semer, mais aussi un espace économique qui peut fonder sa croissance sur toutes sortes de matières premières nécessaires à l'économie mondiale. Le pari que l'Afrique devra gagner, estime Papa Demba Thiam, sera celui de développer en son sein des centres de croissance multipolaires dans le cadre de partenariats stratégiques gagnant-gagnant. (…) Pour s'en sortir, poursuit-il, les États africains doivent bâtir des économies capables de générer une croissance inclusive et résiliente, (…) notamment par la transformation des ressources locales, soutenues par une planification stratégique des investissements en infrastructures physiques et institutionnelles tout autant que dans l'éducation et la formation. Les États africains doivent aussi soutenir la transition du secteur informel dans le cadre d'une économie modernisée et transparente, une manière, conclut Papa Demba Thiam, de bâtir leurs économies sur leurs forces. »

RFI

Jeudi 2 Avril 2020 - 10:23


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