L’embarcation de fortune, un bateau de pêche, a été secourue dans les eaux libyennes par un bâtiment de la marine italienne, le Cigala Fulgosi. « Notre équipage est sous le choc », confie le commandant du patrouilleur, Massimo Tozzi. « Ceux qui sont montés à bord du bateau de pêche ont vu des dizaines de cadavres, entassés les uns sur les autres dans la cale, dans un mélange d’eau, de combustibles et d’excréments humains. Et des femmes lacérées par la douleur qui pleuraient leur homme. »
Selon le capitaine, 319 migrants dont une quarantaine de femmes et des enfants ont pu être secourus. Ces personnes ont pu être sauvées parce qu'elles se trouvaient sur le pont du navire. Pour cela, il leur a fallu payer aux passeurs des prix beaucoup plus élevés. Les autres ont voyagé dans la cale, où elles sont mortes, probablement d’asphyxie.
Huit corps ont déjà été récupérés. Mais les opérations sont délicates. Pour les poursuivre, il faudra attendre l’arrivée en Sicile de l’embarcation de fortune, remorquée par un bâtiment de la marine italienne.
D'autres tragédies redoutées
La Méditerranée continue d’être un cimetière pour des centaines de migrants. Le canal de Sicile est la route la plus mortelle pour ceux qui tentent d’arriver en Europe par la mer. En l’espace de dix jours, près de 300 migrants ont péri au large de la Libye. Et selon l’Organisation internationale pour les migrants « depuis le 1er janvier 2015, au moins 2 300 personnes ont perdu la vie en Méditerranée ».
Le ministre de l’Intérieur, Angelino Alfano, a déploré cette nouvelle tragédie en mer Méditerranée, tout en saluant les efforts constants de la marine italienne. Il a averti qu’il y aura « d’autres drames en mer tant que le problème de la Libye ne sera pas résolu ». Rome lance donc un nouvel appel « à la communauté internationale » pour qu’elle se mobilise davantage.
Dans cette tragédie, comme dans beaucoup d'autres, Leonard Doyle, de l'OIM, pointe du doigt la responsabilité des passeurs, qui « mettent souvent beaucoup trop de personnes sur les bateaux et font des profits énormes », analyse-t-il. « Chaque personne paie plus ou moins 1000 dollars américains et plus pour être en plein air. Et ce sont souvent ceux qui sont en bas qui meurent », détaille le porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrants. Il dénonce le manque de « conscience humanitaire » des passeurs, qui embarquent parfois jusqu'à « 600 personnes à bord » de bateaux inadaptés.
-
Kenya : Ruto décrète 3 jours de deuil national pour le général Ogolla
-
Le Burkina Faso expulse 3 diplomates français
-
Dialogue national au Gabon: un bilan positif à mi-parcours
-
Des inondations records dans plusieurs pays d'Afrique, noyés sous les besoins d'assistance
-
Burkina Faso: trois diplomates français déclarés «persona non grata» pour «activités subversives», annonce le ministère burkinabè des Affaires étrangères