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Alexandre-Ferdinand Nguendet: «D’ici une semaine, il n’y aura pas un seul coup de feu à Bangui»

Mardi, les 135 conseillers du Conseil national de transition (CNT) doivent être convoqués pour une session extraordinaire de 10 jours, au cours de laquelle, ils devront élire le prochain chef d'Etat de la Centrafrique, en remplacement de Michel Djotodia. Une élection dont la date n'a pas encore été fixée, mais qui sera supervisée par le médiateur de la crise centrafricaine, le président congolais Denis Sassou-Nguesso. Depuis vendredi, c'est le président du CNT qui assure l'intérim à la tête du pays. Alexandre-Ferdinand Nguendet répond aux questions de Pierre Pinto.



Bangui, le 26 décembre 2013. REUTERS/Andreea Campeanu
Bangui, le 26 décembre 2013. REUTERS/Andreea Campeanu

Quelles doivent être les qualités, quel doit être le profil du prochain président de la transition ?

Alexandre-Ferdinand Nguendet : Aujourd’hui le pays a besoin d’un compatriote qui a le sens élevé de l’Etat, un rassembleur qui peut fédérer toutes les tendances, pour permettre au pays de retrouver la paix, l’unité et la concorde nationale. En très peu de mots, ce sont ces qualités qui doivent servir de repère pour la future élection dans les prochains jours.
 

Etes-vous candidat vous-même, au poste de chef d’Etat de la transition ?
 

Aujourd’hui, en tant que chef de l’Etat intérimaire, l’urgence pour moi, c’est la sécurité à rétablir. L’urgence, pour moi, c’est la visite que j’ai effectuée sur certains sites, à nos compatriotes qui ont abandonné leur domicile et qui vivent dans des conditions inacceptables. L’urgence pour moi aujourd’hui, est de tout mettre en œuvre avec nos partenaires au développement, pour payer quelques mois de salaire, afin que nos compatriotes puissent reprendre le travail. Et l’urgence pour moi est de tout faire pour que les Centrafricains retrouvent une quiétude totale.
 

Votre candidature est-elle totalement exclue ou est-ce une option envisageable ?

La priorité, c’est de savoir ce que je vais faire avec les compatriotes qui continuent à vivre dans des conditions inacceptables ? Qu’est-ce que je vais faire des compatriotes qui ne peuvent pas passer la nuit en toute sécurité ? Qu’est-ce que je vais faire des fonctionnaires qui ne sont pas payés depuis trois, quatre mois ? C’est pourquoi je profite de votre micro pour lancer un appel à une aide budgétaire exceptionnelle, pour permettre au gouvernement de transition de payer les salaires et les bourses des pensions.

Dans une adresse à la nation samedi, vous avez promis aux combattants anti-balaka et Seleka qui le souhaitent, une intégration dans l’armée. N’est ce pas un peu rapide de votre part ?

Dans mon adresse j’avais apporté la précision : parmi les anti-balaka, nous avons des soldats qui sont régulièrement recrutés dans nos forces armées centrafricaines. Et même parmi les ex-Seleka. Mais ceux qui ne sont pas des éléments recrutés régulièrement parmi nos forces de défense et de sécurité, leurs cas seront appréciés dans le cadre du DDR (le désarmement). C’était le sens de mon message. Et ce message a été suivi, vers la sortie PK9 de Bangui : il y a eu une réconciliation sincère entre les anti-balaka et les ex-Seleka. Donc c’est un signal fort.

En annonçant la reprise du programme DDR est-ce que vous n’êtes pas sorti de votre rôle ?

Mais ça fait partie des objectifs fixés par la transition. La première crise centrafricaine est l’insécurité. A ce niveau, il est de mon devoir de donner les bonnes orientations à nos compatriotes qui sont concernés par ce programme de DDR pour leur permettre d’avoir une visibilité de la transition, afin que la sécurité puisse revenir au niveau de Bangui, à l’intérieur de Bangui, pour nous permettre d’aller aux élections au plus tard en février 2015. Donc j’y veillerai personnellement, pour que les élections aient lieu au plus tard en février 2015.
 

Pourquoi demandez-vous aussi aux militaires centrafricains, aux FACA, de regagner leur caserne ?
 

La sécurité du peuple centrafricain revient en premier lieu à nos forces de défense et de sécurité. Et cet appel a été suivi. J’ai eu une brève concertation avec tous les officiers généraux. Même ceux qui sont partis à la retraite étaient présents à cette réunion de concertation. Et nous allons approfondir la réflexion, pour nous permettre d’avoir une armée digne de ce nom, pour permettre la refondation de l’armée nationale centrafricaine. C’est de manière ponctuelle que nous sommes assistés en ce moment par nos frères de la sous-région et notre amie de tous les jours, la France. Donc la sécurité du pays revient en premier lieu à nos forces de défense et de sécurité.
 

Vous avez dit que votre objectif c’était de faire tomber la violence et les pillages d’ici une semaine.
 

D’ici une semaine, je vous promets qu’il n’y aura pas un seul coup de feu à Bangui. Le compatriote qui prendra le risque de poser des actes de vandalisme trouvera les forces de défense et de sécurité. Il y aura une réponse appropriée pour ceux qui ne veulent pas respecter le bien des compatriotes centrafricains. Donc l’appel a été suivi et le calme est revenu. Mais ceux qui veulent s’entêter, dans le délai fixé, avec la Misca et les Sangaris, d’ici 72 heures maximum, la gendarmerie et la police vont être impliquées dans le processus de désarmement. Et d’ailleurs, je vais sillonner tous les arrondissements de Bangui pour rassurer les compatriotes. C’est terminé l’anarchie, le chaos, c’est terminé.



Lundi 13 Janvier 2014 - 17:25


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