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«Justice pour Théo»: à Bobigny, une manifestation et des incidents violents

Cela fait dix jours maintenant, que le département de la Seine-Saint-Denis, en région parisienne, vit au rythme des réactions provoquées par l'interpellation violente de Théo, un jeune homme d'Aulnay-sous-Bois de 22 ans, victime présumée d'un viol à la matraque le 2 février par des policiers. Hier après-midi, samedi 11 février, quelque 2 000 personnes s'étaient données rendez-vous devant le tribunal de Bobigny pour réclamer « justice pour Théo ». Une manifestation perturbée par des incidents violents.



Tout a dérapé assez rapidement. Une heure et demie après le début du rassemblement réclamant « justice pour Théo », des casseurs restés à l’écart ont lancé les premiers projectiles, puis incendié le véhicule de nos confrères de RTL. Les policiers ont répliqué avec des gaz lacrymogènes.
 
Et c’est à ce moment-là que les choses se sont envenimées et c’est le début de plusieurs heures d’affrontements : une voiture de police qui tentait de rejoindre d’autres agents a été obligée de faire demi-tour, poursuivie par une trentaine de casseurs. Trois autres voitures ont été incendiées, des vitres brisées. Une situation tendue, confuse aussi pour les manifestants qui n’avaient aucune issue, coincés entre les barrages de policiers armés de flashballs et ceux qui voulaient en découdre.
 
« C'est vraiment navrant »
 
Simone a finalement trouvé refuge dans le métro, incrédule face à la réaction des forces de l’ordre : « Ils lancent des fumigènes partout. Ils lancent des flashballs partout, des bombes lacrymogènes. En 2017, c’est vraiment navrant ! » Maéva habite à Bobigny. Elle, elle en veut à ceux qui sont venus provoquer ces incidents : « Là, franchement, ça montre qu’on n’est pas capables de faire quelque chose correctement. Ce n’est pas bon, et à Bobigny ! Moi j’y habite et ça fait longtemps que je suis à Bobigny. Franchement, ça me fait mal au cœur de voir ma ville comme ça, voir des trucs comme ça. Ce n’est pas acceptable, je suis désolée. »
 
En début de soirée, les manifestants ont fini par se disperser dans le calme. Dans la foulée, la préfecture annonçait qu’aucun blessé n’était à déplorer. Ces « débordements violents » ont été « fermement » condamnés par le président de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (PS), qui a précisé que « certains bâtiments du Conseil départemental » ont été « visés ».
 
D'autres rassemblements ont eu lieu en France, indique l'AFP. A Rouen, quelque 200 personnes ont manifesté dans un climat tendu. Des abribus ont été dégradés, des poubelles incendiées et une caserne de gendarmerie dégradée, selon la préfecture, évoquant « deux interpellations pour attroupement ». En revanche, c'est dans le calme que 250 personnes se sont réunies à Toulouse derrière une banderole mentionnant « Nous ne sommes pas du gibier à flics. Nos quartiers ne sont pas des stands de tirs ». Aucun incident Nantes, où plus de 300 personnes ont défilé aux cris de « Tout le monde déteste la police ». Tout comme à Caen (90 manifestants).

Rfi.fr

Dimanche 12 Février 2017 - 09:44