Depuis deux jours, les forces camerounaises stationnées à Fotokol avaient noté le retour d'éléments de Boko Haram à Gambaru. Les deux villes ne sont séparées que par un pont et les Camerounais suivent de près l'évolution de la situation dans la ville nigériane. L'état major camerounais confirmait même jeudi des tirs d'artillerie en direction de Gambaru contre des positions de Boko Haram.
Depuis que le corps expéditionnaire tchadien est rentré en territoire camerounais à lademande du Nigeria le 12 mars dernier, chacun s'attendait à ce que Boko Haram revienne à Gambaru. En effet, l'armée nigériane n'a pas réinvesti cette ville, la laissant à la merci des jihadistes.
Dans le même temps, plus au nord, à la frontière avec le Niger, soldats tchadiens et nigériens affirment avoir pris la ville nigériane de Damasak le 14 mars et faire route vers Malam Fatori.
Fraternisation des soldats tchadiens et nigériens
Notre correspondant au Tchad a pu se rendre à Damasak où une fraternité d’arme naît entre les forces armée du Tchad et du Niger qui ne se connaissaient pas. Le 8 mars dernier, les forces tchadiennes, stationnées depuis un mois à Bosso, ont fait mouvement pour rejoindre leurs collègues nigériens venant de Difa, avant d’enjamber le pont sur la rivière Koumadougou Yobé qui sert de frontière entre le Niger et le Nigeria.
C’est ensemble que les deux troupes ont attaqué le village de Doutchi et avancé pas à pas pendant plusieurs jours jusqu’à la prise de Damasak. Depuis, les deux contingents, qui sécurisent la ville et tentent de rassurer les populations de revenir chez elles, ont aussi le temps de faire connaissance.
« On ne se connaissait pas le 8 [mars] en traversant le pont mais aujourd’hui nous avons partagé un peu de notre repas. Je pense que c’est une fraternité qui est en train de naître » raconte le colonel Toumba Mohamed, commandant des forces nigériennes à Damasak.
Une fraternité qui sera nécessaire pour avancer car les deux armées ont annoncé que leur prochain objectif est la ville de Malam Fatori, place forte de Boko Haram, où se sont repliés les islamistes après la perte de Damasak.
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