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Rafik Khalifa est de retour en Algérie, après son extradition par le Royaume-Uni

Rafik Khalifa, l'ancien magnat algérien extradé de Londres où il était réfugié depuis 2003, a été remis, le 24 décembre, par les autorités britanniques à Alger. Il est arrivé dans la capitale algérienne dans la soirée et doit être jugé pour banqueroute et détournement de fonds.



Photo non datée de Rafik Khalifa, par Interpol.
Photo non datée de Rafik Khalifa, par Interpol.
Rafik Khalifa est arrivé peu après 18 heures à l'aéroport international d'Alger sous escorte algérienne, après avoir embarqué sur un vol régulier de la compagnie Air Algérie, a précisé à l'AFP une source aéroportuaire.

Réfugié en Grande-Bretagne, l'ancien homme d'affaires avait été condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité en 2007, pour association de malfaiteurs et faillite frauduleuse. Mais la Cour suprême a cassé ce jugement en 2012 et Rafik Khalifa, ainsi que 50 autres accusés doivent bénéficier d'un autre procès.

Son extradition intervient "conformément aux procédures légales et aux dispositions de la convention judiciaire" entre l'Algérie et le Royaume-Uni. Les autorités britanniques avaient annoncé le 16 décembre leur intention d'extrader rapidement Khalifa, après qu'il eut épuisé tous ses recours au Royaume-Uni. La Cour européenne des droits de l'homme avait ensuite rejeté le 19 décembre un ultime recours de l’intéressé contre son extradition.

Le ministre de la Justice algérien, Tayeb Louh, avait indiqué le 17 décembre que son pays avait pris ses dispositions pour accueillir Khalifa et lui assurer un procès équitable.

"Suite à l'épuisement de tous les recours auprès de la justice du Royaume-Uni et de la justice européenne concernant l'extradition d'Abdelmoumene Rafik Khalifa, la délégation (algérienne) qui s'est déplacée dimanche à Londres a finalisé toutes les procédures d'extradition pour la remise du concerné", indique un communiqué du ministère de la Justice.
'Folles rumeurs sur l'origine des fonds'

La réussite spectaculaire de Rafik Khalifa avait alimenté, avant même sa chute, de folles rumeurs sur l'origine des fonds qui lui avaient permis d'édifier en quelques années un empire dans la banque, le transport aérien, le bâtiment, l'immobilier, la télévision et la location de voitures de luxe.
A son apogée, le groupe Khalifa affichait un milliard de dollars de chiffre d'affaires et une rentabilité nette de 20%. Fils d'un ancien chef des renseignements et ministre, Rafik Khalifa affirmait être l'unique actionnaire de ce groupe.

Sourcils charbonneux, yeux noirs, fine moustache et petit bouc, il était présenté comme le businessman numéro 1 en Algérie, officiellement célébré pour sa réussite et donné en exemple à la jeune génération, qui émergeait d'une décennie de guerre civile. Pour marquer sa foudroyante ascension, le jeune "golden boy" avait signé en 2001 avec le club de football français l'Olympique de Marseille, un parrainage qui l'avait fait connaître en dehors du cercle étroit des hommes d'affaires algérois. Pressé, des projets plein la tête, Khalifa possédait un jet privé baptisé Challenger. Il avait fait de la région du Golfe un terrain de chasse pour ses affaires, et de Paris l'"arrière cour" de son empire.

Ses déboires commencent en novembre 2002, lorsque les opérations de Khalifa Bank sont gelées et la banque placée sous tutelle administrative à la suite de malversations décelées par les autorités algériennes. La débâcle se confirme en février 2003: trois de ses collaborateurs sont épinglés à l'aéroport d'Alger alors qu'ils tentaient de sortir frauduleusement une mallette contenant deux millions d'euros.

Rafik Khalifa perd rapidement pied et se réfugie à Londres, où il est arrêté en mars 2007 suite à un mandat européen délivré par la France, où il est également poursuivi pour banqueroute et détournement de fonds. Mais suite à plusieurs appels, il avait pu rester en territoire britannique.

La faillite de son groupe, qui employait 20 000 salariés en Algérie et en Europe, avait causé un préjudice estimé par des avocats entre 1,5 et 5 milliards de dollars à l'Etat et aux épargnants.

Dans une biographie parue en 2001 avant la chute de son groupe, "Histoire d'un envol", M. Kalifa, se décrivait comme le "produit de la révolution économique et culturelle qui a ouvert l'Algérie à l'économie de marché" dans les années 1990.
 
 Source : Rfi.fr

 

Dépêche

Jeudi 26 Décembre 2013 - 12:53


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