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L'ONU accuse le M23 d’aggraver la situation humanitaire dans l’est du pays

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a présenté au Conseil de sécurité un rapport d'étape sur la mise en application de l'accord-cadre d'Addis-Abeba, signé en février 2013 par onze pays, accord qui vise à instaurer la paix en République démocratique du Congo. Le rapport pointe une situation humanitaire qui se détériore, des violences sexuelles sont en augmentation et se focalise surtout sur le cas du M23.



Un soldat des FARDC monte au front à proximité de Goma, alors que des civils fuient les combats, le 2 septembre 2013. REUTERS/Thomas Mukoya
Un soldat des FARDC monte au front à proximité de Goma, alors que des civils fuient les combats, le 2 septembre 2013. REUTERS/Thomas Mukoya
Depuis le 28 juin dernier, date de son précédent rapport, le secrétaire général de l'ONU dénonce une détérioration de la situation humanitaire dans ce nouveau rapport, remis en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.

Déplacements de populations et violences sexuelles

Le rapport fait notamment état de nouveaux déplacements de population, à l’intérieur et à l'extérieur des frontières du pays, ce qui porte à plus de 3 millions le nombre de Congolais déplacés internes ou réfugiés.
A lire : Rapport spécial du Secrétaire général sur la République démocratique du Congo et la région des Grands Lacs (lien en anglais)

Selon ce rapport, les provinces du Nord et du Sud Kivu représentent 65 % des 2,6 millions de déplacés internes actuellement recensés en République démocratique du Congo. Un chiffre auquel il faut ajouter les plus de 440 000 Congolais réfugiés dans les pays frontaliers, dont 150 000 en Ouganda, le pays qui en accueille le plus, suite notamment à une arrivée massive de 66 000 personnes en juillet 2013. Selon les chiffres délivrés par Ban Ki-moon, les autres pays accueillant des réfugiés congolais sont la Tanzanie (63 000), le Burundi (45 000) le Congo-Brazzaville (44 300), le Soudan du Sud (18 500) et la Zambie (15 000).

Des civils fuient les combats entre FARDC et M23, près de Goma, le 2 septembre 2013. REUTERS/Thomas Mukoya
Des civils fuient les combats entre FARDC et M23, près de Goma, le 2 septembre 2013. REUTERS/Thomas Mukoya
Ban Ki-moon déplore également une augmentation des cas de violences sexuelles - documentées - par rapport à l'an dernier. Le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies a ainsi recensé «705 cas de violences sexuelles, dont 619 cas de viols depuis janvier». C’est plus de six fois plus si l'on compare à la même période en 2012, lors de laquelle 108 cas avaient été enregistrés.
 
A (re)lire : Monserrat Carboni sur RFI: «Il y a toute une culture qui stigmatise les victimes de viols en RDC»
Pour Ban Ki-moon, le développement le plus inquiétant depuis la signature de l'accord-cadre d’Addis-Abeba, sont les nouveaux combats entre l'armée congolaise et le M23, en juillet et en août 2013.
 
Le M23, cible principale des accusations de Ban Ki-moon

 
Le secrétaire général de l'ONU évoque, rapidement, des affrontements avec d'autres groupes armés, comme les Forces démocratiques de défense du Rwanda (FDLR) rwandaises, les Forces démocratiques alliées (ADF-NALU) ougandaises, Les Forces de résistance patriotique en Ituriou (FPRI) encore les Bakata Katanga, un groupe armé Maï Maï. Des affrontements qui ont pourtant provoqué le déplacement de plus de 100 000 personnes en quelques semaines.
 
Mais c'est le M23 qui occupe la quasi-totalité du rapport. Ban Ki-moon souligne que, sur les trois derniers mois, les allégations de violations des droits de l'homme commises par ce groupe armé seraient en augmentation. Un constat pour lequel il s’appuie notamment sur le dernier rapport d’Human Rights Watch.
 
Désarmement, réintégration et amnistie

 
Malgré les efforts diplomatiques et politiques, déplore Ban Ki-moon, il n'y a que très peu d'avancées dans les négociations de Kampala. Pour le secrétaire général des Nations unies, les points de blocage sont toujours le désarmement, la réintégration dans l'armée et l'amnistie des éléments du M23.
 
Le secrétaire général de l'ONU souligne par ailleurs que les Nations unies sont contre l'idée d'une amnistie pour tous ceux qui sont soupçonnés de crimes de guerre, de crime contre l'humanité ou d'importantes violations des droits de l'homme. Il en appelle à la conclusion rapide d'un accord à Kampala et précise que ses représentants en RDC continueront d'avoir «une approche équilibrée reposant sur la négociation politique et la pression militaire».

Source : Rfi.fr
 


Mardi 1 Octobre 2013 - 12:00


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