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Mali : après l’attaque d’Anéfis, la CMA interrompt sa participation au suivi des accords d’Alger

Le 15 août, la Gatia avait attaqué la localité d'Anéfis contrôlée par les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad. Conséquence : la CMA suspend sa participation au processus de pacification.



Le général Gamou, fondateur du Gatia, en février 2013, à Gao. © Émilie Régnier pour J.A.
Le général Gamou, fondateur du Gatia, en février 2013, à Gao. © Émilie Régnier pour J.A.

Cette attaque ne sera pas sans conséquence. Selon les informations recueillies par Jeune Afrique, la Minusma n’a plus aucun doute : c’est bien la Gatia, milice imghad pro-Bamako  qui, le 15 août, a attaqué la ville d’Anefis, contrôlée par les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

C’était la première fois que le cessez-le-feu conclu au mois de juin à Bamako  se trouvait rompu. « Au cours des jours précédents, les hommes du Gatia se sont positionnés dans la ville d’Amassine, à 90 km de Kidal, puis ont foncé en direction d’Anefis, qui est une position stratégique. Pour nous, aucun doute, c’est le Gatia qui a attaqué le premier », glisse une source au sein du service de renseignements de la Minusma. Ce qui est moins clair, c’est la raison de cette offensive.

Le CMA pose ses conditions pour revenir à la table de la médiation 

S’agit-il de monter sur Kidal, dernière place occupée par les rebelles touaregs et objectif inavoué de la milice soutenue par l’armée malienne ? Ou est-ce un épisode de la lutte engagée entre les différents groupes armés pour le contrôle de la « route des trafics » ? « Cette dernière hypothèse est la plus probable », estime notre source.

C’est en tout cas cette attaque qui a poussé la CMA à quitter momentanément lundi la médiation du suivi des accords de paix d’Alger. Le représentant de la CMA, dépêché à Bamako, n’a cependant pas exclu un retour de la médiation à la table des négociations. À condition, a-t-il fait savoir, que la Gatia quitte Anéfis, que le gouvernement cesse « de soutenir ces groupes armés » et que l’attaque soit abordée en priorité par le Comité de suivi des accords d’Alger.

Depuis, les tractations se multiplient. Selon RFI , les groupes armés pro-Bamako auraient accepté de quitter Anéfis, si « la localité passe sous le contrôle de la mission de l’ONU et de l’armée malienne », a fait savoir un responsable de La Plateforme, coalition des formations armées soutenant le gouvernement. Une condition loin de satisfaire la CMA, qui a déjà fait part de son scepticisme quant à cette option.


Jeune Afrique

Mardi 25 Août 2015 - 11:28


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