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RDC: la communauté internationale dénonce les violences à Kinshasa

Les réactions de la communauté internationale n'ont pas tardé, à la suite des violences survenues à Kinshasa ces derniers jours en marge d'un débat au parlement. Une controverse autour d'une nouvelle loi électorale, introduisant un recensement général de la population comme condition préalable à la tenue des élections. Au-delà des appels à la retenue ou à cesser toute violence, Washington, Paris et Bruxelles se disent préoccupés et demandent le respect de la constitution et des libertés publiques.



Depuis plusieurs jours, des violences font rage à Kinshasa. AFP PHOTO/ PAPY MULONGO
Depuis plusieurs jours, des violences font rage à Kinshasa. AFP PHOTO/ PAPY MULONGO

L'envoyé spécial américain pour les Grands Lacs, Russ Feingold, souligne que « le recensement  ne peut pas servir d'excuse pour retarder des scrutins qui doivent se tenir d'ici à la fin 2016 », comme c'est prévu par la Constitution. « Si le gouvernement congolais en vient à ne pas respecter sa loi fondamentale, insiste l'émissaire américain, cela nuirait gravement à la réputation de la RDC dans le monde. »

Même inquiétude et fermeté du ministre belge des Affaires étrangères. Didier Reynders rappelle que le soutien de la Belgique au processus électoral dépend de la fourniture d’un calendrier clair et conforme à la constitution.

Un travail titanesque

Pour le Quai d'Orsay, « il est essentiel que le cadre juridique et le calendrier global du processus électoral qui doit s’ouvrir cette année soient élaborés dans le respect de la Constitution ». Le respect de la Constitution, maitre mot d'une communauté internationale qui voit d'un très mauvais oeil ce recensement effectué à la dernière minute, susceptible de retarder tout le processus de plusieurs mois, voire plusieurs années.

« Il leur aura fallu quatre ans pour recenser quelque 11 000 policiers », explique un diplomate, « là, on parle de constituer tout un registre d'état civil », ajoute-t-il. La récolte de données jusqu'au village le plus reculé, mais aussi l'architecture informatique avec liaison par satellite pour mettre à jour ces données à Kinshasa en temps réel. Sous oublier la fabrication et distribution des cartes d'identité censées servir de cartes d'électeurs. Un travail titanesque pour un recensement chiffré à un demi-milliard de dollars.


Russ Feingold : « les Etats-Unis, en tant que pays ami, conseillent à la RDC de respecter sa Constitution »

Au micro de RFI, Russ Feingold, l’émissaire américain, a exprimé la préoccupation des Etats-Unis, et conseille à Kinshasa de respecter la Constitution

« Les Etats-Unis sont très inquiets après les violences en RDC suite au vote de la loi électorale par l'Assemblée nationale. Nous souhaitons d'abord exprimer nos condoléances à toutes les victimes de ces violences. Et nous appelons avec insistance les forces de sécurité congolaises et les manifestants à faire preuve de retenue et d'éviter tout acte de violence. C'est extrêmement important que l'espace politique soit protégé, que les droits des citoyens aux rassemblements pacifiques et à la liberté d'expression soient respectés. […] Que cette loi passe ou non, le gouvernement peut toujours respecter la constitution et tenir les élections dans les délais. Ce n'est pas seulement la présidentielle, toutes les élections, y compris parlementaires, doivent se tenir conformément à la Constitution. C'est ce qui peut et doit se passer d'ici à la fin 2016. C'est ce que prévoit la Constitution congolaise. Et les Etats-Unis, en tant que pays ami, conseillent à la RDC de respecter sa Constitution. Et dans le cas contraire, cela nuirait gravement à sa réputation dans le monde entier. »

 
 
 

Rfi.fr

Mercredi 21 Janvier 2015 - 11:58


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