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Un double attentat-suicide frappe pour la première fois le Cameroun

Deux kamikazes se sont fait exploser dimanche 12 juillet au soir à Fotokol, dans l’extrême nord du Cameroun. Au moins 16 personnes dont les deux kamikazes ont été tuées. Le bilan officiel reste attendu. La première explosion a touché un bar au moment de la rupture du jeûne, et la deuxième a eu lieu alors que des soldats venaient porter assistance. Selon des témoins, les deux kamikazes portaient des burqas.



Un soldat camerounais patrouille à Fotokol, après des affrontements entre l'armée camerounaise et Boko Haram, le 17 février 2015. AFP PHOTO / REINNIER KAZE
Un soldat camerounais patrouille à Fotokol, après des affrontements entre l'armée camerounaise et Boko Haram, le 17 février 2015. AFP PHOTO / REINNIER KAZE

La nuit tombe à Fotokol quand un premier attentat frappe le marché. Il grouille de monde : c'est l'heure des courses pour la rupture du jeûne du ramadan. Les témoins disent avoir vu une personne habillée en burqa se faire exploser en pleine foule. Au moins 13 civils, 1 militaire tchadien et les deux kamikazes ont été tués. Le bilan officiel reste attendu. Quelque temps après, un deuxième kamikaze actionne un autre explosif tout près d’une base militaire, celle du bataillon d’intervention rapide. Cette fois, il n'y a pas de victime.

Mais d’autres sources évoquent des roquettes qui se seraient abattues dans la ville, tirées depuis Gambaru, au Nigeria.  Tout cela renforce l’ambiance de confusion qui règne dans la région. A Yaoundé, les autorités militaires disent procéder encore à une évaluation de la situation sur le terrain. A Fotokol, en revanche, l’état de choc est général.

Changement de stratégie

Comme l’ont montré les récents attentats à Ndjamena, Boko Haram a changé de stratégie. Celle de l'attaque frontale menée depuis plus d'un an s'est révélée inefficace. Le Cameroun a sanctuarisé son territoire et dressé un rempart militaire. Dans le même temps, le corps expéditionnaire tchadien a porté des coups rudes aux jihadistes qui ont dû abandonner une série de villes occupées dans l'état de Borno. Face à cette situation, Boko Haram a donc délaissé les attaques directes au profit des attentats kamikaze. Cette stratégie ne lui permettra sans doute pas d'occuper des territoires ni de récupérer des richesses, mais elle frappe les esprits et sème la terreur jusque dans les centres urbains.

Après les attentats qui ont frappé Ndjamena, les services camerounais ont mené une série de rafles et de contrôles dans la région de Kousseri, ville jumelle de Ndjamena. Ils ont ainsi pu démanteler des réseaux d'activistes travaillant pour Boko Haram. On peut donc craindre qu'il existe d'autres réseaux dormants de Boko Haram dans le nord du Cameroun.

La ville de Fotokol, située sur l'axe reliant le Nigeria au Tchad, est ainsi très exposée. On sait par exemple que certains des kamikazes de Ndjamena avaient séjourné à Fotokol avant de rejoindre le Tchad. Ce n'est donc pas un hasard si elle est la première frappée par un attentat kamikaze au Cameroun. Tout comme elle fut le théâtre du premier affrontement entre l'armée camerounaise et les hommes de Boko Haram en mars 2014. 


Rfi.fr

Mardi 14 Juillet 2015 - 07:32


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