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RCA : l’Afrique centrale mobilisée pour éviter la chute de Bangui

C'est toujours le statu quo sur le plan militaire en Centrafrique. La perspective d'une offensive des rebelles de la Seleka contre Bangui semble s’éloigner. La défense du gouvernement centrafricain s'organise. La force multinationale d'Afrique centrale se renforce dans le pays. Des militaires camerounais sont attendus ce mercredi 2 janvier à Bangui pour appuyer l'armée centrafricaine. La situation reste toutefois tendue à Bangui.



RCA : l’Afrique centrale mobilisée pour éviter la chute de Bangui

Déterminés à empêcher sa chute, les pays d'Afrique centrale ont commencé à envoyer des renforts militaires pour protéger Bangui, menacée par les rebelles de la Seleka positionnés à Sibut à 180 km au nord du pays. Quelque 120 Camerounais sont attendus ce mercredi 2 janvier. Ils rejoindront les 120 soldats gabonais, arrivés le 1er janvier et un contingent du même nombre du Congo-Brazzaville sur le terrain depuis le 31 décembre. 

Ces troupes fraîches s'ajoutent à 400 soldats tchadiens déjà déployés en renfort de l'armée centrafricaine, à Damara, l'ultime verrou sur la route de Bangui. Les effectifs de la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac) devraient atteindre 760 hommes à la fin de la semaine pour faire face aux ambitions des rebelles de la Seleka qui envisagent toujours de marcher sur Bangui.

Leur mission sera d'éviter de nouveaux affrontements entre l'armée et les rebelles. Ruffin Pacôme Odzonga, ministre gabonais de la Défense, l'a rappelé, avant le départ du contingent gabonais en Centrafrique.


Depuis ce week-end, un couvre-feu est imposé à Bangui. Un couvre-feu pendant lequel des jeunes qui se décrivent comme « jeunes patriotes » se mobilisent pour établir des barrages pour protéger leur quartier.
Mobilisation des « jeunes patriotes »
Ils se présentent comme de « fervents patriotes », venus de différents quartiers du 4e arrondissement de Bangui, et ils disent s’être mobilisés pour établir des barrages au moment du couvre-feu. Ils entendent filtrer la circulation, et disent vouloir empêcher « d’éventuelles infiltrations rebelles ».
Témoignage de l’un d’entre eux : « Nous avons répondu à l’appel de chef de l’Etat. Il fallait défendre notre patrie. Comme nos forces armées sont sur le terrain, il est de notre responsabilité de sécuriser nos quartiers respectifs »
Au cœur de l’activité de ces jeunes patriotes dans les quartiers, les barrages de contrôle des véhicules. Objectif : envoyer vers la police et la gendarmerie toute personne suspecte. En suivant deux critères principaux. La possession ou non de papiers centrafricains et la maîtrise ou non de la langue nationale, le sango.
« A partir de 19h, en raison du couvre-feu, dit un autre, on fouille tous les véhicules qui passent. On demande les papiers, carte d’identité nationale, passeport ... Si le conducteur ne parle pas sango, on le lui demande en français. S’il ne parle pas français, il est suspect. On l’emmène alors au commissariat de police ou à la gendarmerie ».
Pas d'armes
De quel équipement disposent ces jeunes patriotes ? Ils assurent qu'ils ne sont pas armés : «Notre force, c'est le groupe dit l'un d'eux ». Y a-t-il du racket aux barrages ? Démenti formel : «l'objectif principal, ce n'est pas de chercher de l'argent, ce n'est pas de racketter les gens, assure un responsable, c'est pour redonner confiance à ceux qui ont perdu confiance ». Les musulmans font-ils l'objet de tracasseries particulières ? Même démenti : « Les musulmans font partie de la République centrafricaine, on est dans un pays laïc ».
Le discours de ces jeunes est par ailleurs fortement imprégné de ressentiment vis-à-vis de la France, accusée pêle-mêle d’être responsable de la crise actuelle ou de refuser d’intervenir pour repousser les rebelles.
Malgré le couvre-feu instauré à Bangui, depuis trois jours, la nuit du Nouvel An y a été marquée par des violences. Un jeune musulman a été tué dans un quartier populaire PK 5 de la capitale, alors qu'un policier est mort au cours des affrontements qui ont suivi.
La situation humanitaire en province
Les rebelles de la Seleka se regroupent à Sibut, à environ 180 kilomètres de Bangui. C'est la dernière ville dont ils ont pris le contrôle. Dans le même temps, ils se retirent de plusieurs autres villes qu'ils ont conquises, dans le nord et le centre du pays. Des régions où la situation humanitaire, sans être alarmante, est toutefois préoccupante.
 
A Kaga-Bondoro à 350 km de Bangui, le réseau téléphonique est revenu alors que la Seleka a complètement quitté les lieux ce week-end. Des habitants joints par RFI font état d’une ville à l’abandon sans la présence des autorités ou des forces de l’ordre qui avaient fui avant l’entrée des rebelles.
L’explosion d’une station service prive par ailleurs, les possesseurs de générateurs de carburants, pourtant indispensables dans cette ville de 20 000 habitants qui n’a pas d’électricité. Pas de moyens de locomotion non plus car les rebelles ont réquisitionné les voitures en état de marche et les motocycles avant de descendre sur Sibut.
A Ndélé dans le Nord-Est, la situation est, de bonne source, stable alors que quelques membres de la Seleka seulement restent dans la ville.
A Kabo, des sources expliquent que quelques rebelles restent à l’extérieur de la ville et font parfois des tours dans le centre, le soir. Ces villes subissent une forte hausse des prix des denrées alimentaires alors que les marchés refont timidement leur apparition.
Sur le plan sanitaire enfin, les humanitaires font état d’une situation stable, sans gravité, mais déplorent de nombreux cas de paludisme et d’infections bénignes dus à la précarité dans laquelle les habitants se trouvent après avoir quitté leur domicile pour se réfugier hors des villages.

Source : Rfi.fr
 


Dépêche

Mercredi 2 Janvier 2013 - 08:19


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