Une jeune femme de 22 ans, Naomi Musenga, raillée au téléphone par les services de secours qui ont refusé de la prendre immédiatement en charge, est décédée peu après à Strasbourg en France.
RETRANSCRIPTION DE L'APPEL
"Oui, allô !"
- Allô... Aidez-moi, madame...
- Oui, qu'est-ce qui se passe?
- Aidez-moi...
- Bon, si vous ne me dites pas ce qu'il se passe, je raccroche…
- Madame, j'ai très mal...
- Oui ben, vous appelez un médecin, hein, d'accord ? Voilà, vous appelez SOS médecins.
- Je ne peux pas.
- Vous ne pouvez pas ? Ah non, vous pouvez appeler les pompiers, mais vous ne pouvez pas...
- Je vais mourir.
- Oui, vous allez mourir, certainement, un jour, comme tout le monde.
- Vous appelez SOS médecins, c'est 03 88 75 75 75, d'accord ?
- S'il vous plaît, aidez-moi madame...
- Je ne peux pas vous aider, je ne sais pas ce que vous avez.
- J'ai très mal, j'ai très, très mal.
- Et où ?
- J'ai très mal au ventre (...) et mal partout.
- Oui, ben, vous appelez SOS médecins au 03 88 75 75 75, voilà, ça je ne peux pas le faire à votre place. 03 88 75 75 75. Qu'un médecin vous voie, ou sinon vous appelez votre médecin traitant, d'accord ?
- D'accord.
- Au revoir."
Le 27 décembre 2017, Naomi Musenga, compose le numéro du "Samu", les services d'urgence français en raison de fortes douleurs au ventre.
Dans l'enregistrement de son appel, obtenu par la famille de la jeune femme, on l'entend qui peine à s'exprimer et semble à bout de force.
"J'ai mal au ventre", "J'ai mal partout", "Je vais mourir...", dit-elle en soupirant.
"Vous allez mourir, certainement un jour comme tout le monde", lui répond l'opératrice des pompiers.
On entend également les échanges qui précèdent où l'opératrice qui régule les appels du Samu et une femme du Centre de traitement des alertes (CTA) des pompiers se moquent de la malade.
Les urgences médicales ne seront finalement déclenchées qu'au bout de cinq heures, après un nouvel appel aux secours, qui débouchent cette fois-là vers l'intervention du Samu.
Mais il est trop tard. Emmenée à l'hôpital, la patiente est victime d'un infarctus puis transférée en réanimation avant de décéder dans un hôpital de Strasbourg (est).
Selon le quotidien Le Monde qui cite le rapport d'autopsie, Naomi Musenga est décédée des suites d'une "défaillance multiviscérale sur choc hémorragique": plusieurs organes s'étaient arrêtés de fonctionner.
La jeune dame laisse une petite fille de moins de 2 ans.
Beaucoup d'internautes considèrent que les opératrices du Samu ont manqué d'humanité et ont fait preuve de racisme.
Un Collectif dénommé Justice pour Naomi a été créé sur Facebook pour lutter contre ce genre de négligences qui peut être fatale.
Une pétition a aussi été créée à la suite du tragique incident.
Ses initiateurs considèrent que les deux opératrices présentes ce jour là "l'ont purement et simplement l'abandonner à son triste sort, causant quelques heures plus tard son décès".
Selon eux, il s'agit d'un "manque d'empathie et d'une méchanceté assez étonnant pour des opératrices censées venir en aide à tous les concitoyens".
"Nous réclamons l'ouverture d'une enquête judiciaire et que des peines exemplaires soient appliquées comme vous savez le faire pour des citoyens lambdas", indiquent-ils.
RETRANSCRIPTION DE L'APPEL
"Oui, allô !"
- Allô... Aidez-moi, madame...
- Oui, qu'est-ce qui se passe?
- Aidez-moi...
- Bon, si vous ne me dites pas ce qu'il se passe, je raccroche…
- Madame, j'ai très mal...
- Oui ben, vous appelez un médecin, hein, d'accord ? Voilà, vous appelez SOS médecins.
- Je ne peux pas.
- Vous ne pouvez pas ? Ah non, vous pouvez appeler les pompiers, mais vous ne pouvez pas...
- Je vais mourir.
- Oui, vous allez mourir, certainement, un jour, comme tout le monde.
- Vous appelez SOS médecins, c'est 03 88 75 75 75, d'accord ?
- S'il vous plaît, aidez-moi madame...
- Je ne peux pas vous aider, je ne sais pas ce que vous avez.
- J'ai très mal, j'ai très, très mal.
- Et où ?
- J'ai très mal au ventre (...) et mal partout.
- Oui, ben, vous appelez SOS médecins au 03 88 75 75 75, voilà, ça je ne peux pas le faire à votre place. 03 88 75 75 75. Qu'un médecin vous voie, ou sinon vous appelez votre médecin traitant, d'accord ?
- D'accord.
- Au revoir."
Le 27 décembre 2017, Naomi Musenga, compose le numéro du "Samu", les services d'urgence français en raison de fortes douleurs au ventre.
Dans l'enregistrement de son appel, obtenu par la famille de la jeune femme, on l'entend qui peine à s'exprimer et semble à bout de force.
"J'ai mal au ventre", "J'ai mal partout", "Je vais mourir...", dit-elle en soupirant.
"Vous allez mourir, certainement un jour comme tout le monde", lui répond l'opératrice des pompiers.
On entend également les échanges qui précèdent où l'opératrice qui régule les appels du Samu et une femme du Centre de traitement des alertes (CTA) des pompiers se moquent de la malade.
Les urgences médicales ne seront finalement déclenchées qu'au bout de cinq heures, après un nouvel appel aux secours, qui débouchent cette fois-là vers l'intervention du Samu.
Mais il est trop tard. Emmenée à l'hôpital, la patiente est victime d'un infarctus puis transférée en réanimation avant de décéder dans un hôpital de Strasbourg (est).
Selon le quotidien Le Monde qui cite le rapport d'autopsie, Naomi Musenga est décédée des suites d'une "défaillance multiviscérale sur choc hémorragique": plusieurs organes s'étaient arrêtés de fonctionner.
La jeune dame laisse une petite fille de moins de 2 ans.
Beaucoup d'internautes considèrent que les opératrices du Samu ont manqué d'humanité et ont fait preuve de racisme.
Un Collectif dénommé Justice pour Naomi a été créé sur Facebook pour lutter contre ce genre de négligences qui peut être fatale.
Une pétition a aussi été créée à la suite du tragique incident.
Ses initiateurs considèrent que les deux opératrices présentes ce jour là "l'ont purement et simplement l'abandonner à son triste sort, causant quelques heures plus tard son décès".
Selon eux, il s'agit d'un "manque d'empathie et d'une méchanceté assez étonnant pour des opératrices censées venir en aide à tous les concitoyens".
"Nous réclamons l'ouverture d'une enquête judiciaire et que des peines exemplaires soient appliquées comme vous savez le faire pour des citoyens lambdas", indiquent-ils.
La médiocrité de la prise en charge par le #SAMU dans le dossier #NaomiMusenga est flagrante.
— Olivier Rimmel (@OlivierRimmel) 8 mai 2018
Je m'en fiche de savoir que l'opératrice a reçu 100 faux appels à l'aide de racailles à l'accent africain dans les heures qui précédaient.
Peu après la mort de Naomi, sa famille a contacté le site Heb'di, qui a publié son enquête le 27 avril, après avoir obtenu l'enregistrement de l'échange téléphonique entre les secours et la victime.
Pour y voir plus clair, la famille a saisi le procureur de la République de Strasbourg, afin de connaître les causes réelles du décès de la jeune femme, et de savoir si une prise en charge adaptée de Naomi aurait pu la sauver.
"Quelqu'un qui appelle le Samu, c'est pour être sauvé ! Mais si on appelle le Samu pour qu'il nous crache dessus, c'est choquant", dénonce Louange Musenga, la sœur de Naomi, interrogée par France 2.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn "profondément indignée par les circonstances du décès" tient "à assurer sa famille de son entier soutien".
Elle annonce avoir demandé une enquête de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) "sur ces graves dysfonctionnements", s'engageant à ce que la famille "obtienne toutes les informations".
"Une réunion à ce sujet se tiendra dans les jours qui viennent au ministère", ajoute Mme Buzyn.
Pour y voir plus clair, la famille a saisi le procureur de la République de Strasbourg, afin de connaître les causes réelles du décès de la jeune femme, et de savoir si une prise en charge adaptée de Naomi aurait pu la sauver.
"Quelqu'un qui appelle le Samu, c'est pour être sauvé ! Mais si on appelle le Samu pour qu'il nous crache dessus, c'est choquant", dénonce Louange Musenga, la sœur de Naomi, interrogée par France 2.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn "profondément indignée par les circonstances du décès" tient "à assurer sa famille de son entier soutien".
Elle annonce avoir demandé une enquête de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) "sur ces graves dysfonctionnements", s'engageant à ce que la famille "obtienne toutes les informations".
"Une réunion à ce sujet se tiendra dans les jours qui viennent au ministère", ajoute Mme Buzyn.
INHUMAIN !
— Youcef Benderbal (@ybenderbal) 8 mai 2018
Avoir très mal... Appeler le #SAMU... Demander de l'aide... Entendre une voix qui se moque de vous... Mourir... C'est ce qui est arrivé en décembre 2017 à une jeune mère de 22 ans, #NaomiMusenga. Les réseaux sociaux ont poussé les médias à en parler. #JusticePourNaomi pic.twitter.com/FBBphIm3NF
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