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​Traité mondial contre la pollution plastique : les négociations reprennent à Genève pour un accord décisif



Les délégués de 176 pays se sont réunis à Genève pour une session de négociations cruciale sur l'élaboration d'un traité mondial visant à réduire la pollution plastique. Après trois années de discussions marquées par des désaccords profonds et un échec notable en fin d'année dernière, ce sommet sous l'égide de l'ONU s'annonce comme une ultime tentative pour parvenir à un accord juridiquement contraignant.
 
Dès l'ouverture des débats, le diplomate équatorien Luis Vayas Valdivieso, qui préside la session, a insisté sur l'urgence de la situation. « Nous sommes face à une crise mondiale. La pollution plastique endommage les écosystèmes, pollue nos océans et nos rivières, menace la biodiversité, affecte la santé humaine et pèse de façon injuste sur les plus vulnérables. L'urgence est réelle, la preuve est claire et la responsabilité repose sur nous », a-t-il déclaré, lançant ainsi un appel à l'action aux 176 pays représentés, aux ONG, aux scientifiques et aux industriels présents.
 
Cette session de négociations, baptisée CIN5-2, a été ajoutée après l'échec de la réunion de Busan, en Corée du Sud, fin 2024. Un groupe de pays producteurs de pétrole et de plastique, comprenant notamment l’Arabie saoudite, l’Iran et la Russie, soutenus par la Chine, avait alors bloqué toute avancée en se concentrant sur la gestion des déchets et le recyclage, et en s'opposant à des mesures contraignantes de réduction de la production.
 
Richard Thompson, professeur de biologie marine à l'université de Plymouth et coordinateur de la Coalition scientifique pour un traité efficace sur les plastiques, a souligné sur Euronews l'importance de s'attaquer au problème à la source. « Nous devons prendre des mesures urgentes. Cela ne peut pas être résolu par la seule gestion des déchets. Nous devons prendre des mesures systémiques tout au long de la chaîne d’approvisionnement, ce qui inclura la production de moins de plastiques, en particulier les plastiques qui ne sont pas essentiels pour la société », a-t-il expliqué. Les pays signataires de la « High Ambition Coalition », incluant l'Union européenne, le Canada et l'Australie, partagent cette ambition de fixer des objectifs contraignants de baisse de la production.
 
Un rapport publié dans la revue médicale The Lancet a mis en lumière l'ampleur du danger de la pollution plastique pour la santé. Les experts estiment que ce fléau coûte au monde au moins 1 500 milliards de dollars par an. Selon Philip Landrigan, médecin et chercheur au Boston College, sur vaticannews, les personnes vulnérables, en particulier les enfants, sont les plus touchées. La fabrication et la consommation de plastique contaminent les aliments et l'eau, et les plastiques non recyclés brûlés en plein air polluent l'atmosphère, entraînant des maladies et des décès.
 
Face à ces enjeux cruciaux, les négociations de Genève, qui se poursuivront jusqu'au 14 août, sont vues comme une opportunité historique pour la communauté internationale de s'accorder sur un texte qui répondrait de manière efficace à cette crise environnementale et sanitaire d'ampleur mondiale.
 


Jeudi 7 Août 2025 - 14:09


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