Depuis 2017, Madagascar s’est doté d’une brigade féminine de proximité. Sur tout le territoire, 240 policières sont dédiées à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Avec peu de moyens, mais beaucoup d’écoute et d’empathie, elles sensibilisent, conseillent et accompagnent les victimes pour briser le silence et favoriser une meilleure prise en charge. Reportage lors d’une séance d’information dans un quartier très populaire de la capitale. La réunion du jour se tient dans les locaux de l’ONG Meal Espoir, dans l’une des salles de cantine pour enfants des rues. Devant une soixantaine de mères et de jeunes filles, trois policières et deux inspectrices rappellent quelques principes essentiels. « Gardez à l’esprit que plus vous gagnerez votre propre argent, moins vous dépendrez d’un homme », lance l’un d’entre elles.
Une autre prévient : « Si on vous oblige à vendre votre corps, c’est une violence physique. Et si, par manque d’argent, vous pensiez à vendre votre enfant à un homme, attention, ça c’est puni par la loi … Même si votre enfant est majeur. »
La première ajoute : « Nous, on est là pour vous. Vous pouvez venir nous voir à la fin de la séance. Et n’ayez aucune crainte pour la confidentialité. »
« Ça nous fait du bien de voir les policières venir jusqu’ici »
Hors de son commissariat, la brigade féminine ne peut pas enregistrer de plaintes. Mais à l’écart, à l’abri des regards, elle accueille les personnes qui souhaitent se confier. Comme Tsiory, 32 ans, venue se renseigner sur ses droits face aux violences conjugales. « Je suis venue parce que je subis personnellement cette violence, physique, morale et sexuelle, glisse-t-elle. Si mon mari recommence, je sais que j’ai le droit de porter plainte. Cette fois, j’irai voir la Brigade féminine pour les informer, et me faire conseiller. Parce que c’est difficile de porter plainte contre le père de ses enfants. Ça nous fait du bien de voir les policières venir jusqu’ici et savoir qu’on a qu’un qui nous protège et nous écoute ».
Instaurer la confiance, briser l’omerta sur ces violences du quotidien et aider les victimes à prendre les bonnes décisions : telle est la mission de la Brigade féminine de proximité. Et si l’administration reconnaît que le travail est immense, dans un pays où la violence est encore largement tolérée, en parler, c’est déjà changer les comportements, du côté des victimes comme des auteurs, pour peu à peu transformer les normes sociales.
Une autre prévient : « Si on vous oblige à vendre votre corps, c’est une violence physique. Et si, par manque d’argent, vous pensiez à vendre votre enfant à un homme, attention, ça c’est puni par la loi … Même si votre enfant est majeur. »
La première ajoute : « Nous, on est là pour vous. Vous pouvez venir nous voir à la fin de la séance. Et n’ayez aucune crainte pour la confidentialité. »
« Ça nous fait du bien de voir les policières venir jusqu’ici »
Hors de son commissariat, la brigade féminine ne peut pas enregistrer de plaintes. Mais à l’écart, à l’abri des regards, elle accueille les personnes qui souhaitent se confier. Comme Tsiory, 32 ans, venue se renseigner sur ses droits face aux violences conjugales. « Je suis venue parce que je subis personnellement cette violence, physique, morale et sexuelle, glisse-t-elle. Si mon mari recommence, je sais que j’ai le droit de porter plainte. Cette fois, j’irai voir la Brigade féminine pour les informer, et me faire conseiller. Parce que c’est difficile de porter plainte contre le père de ses enfants. Ça nous fait du bien de voir les policières venir jusqu’ici et savoir qu’on a qu’un qui nous protège et nous écoute ».
Instaurer la confiance, briser l’omerta sur ces violences du quotidien et aider les victimes à prendre les bonnes décisions : telle est la mission de la Brigade féminine de proximité. Et si l’administration reconnaît que le travail est immense, dans un pays où la violence est encore largement tolérée, en parler, c’est déjà changer les comportements, du côté des victimes comme des auteurs, pour peu à peu transformer les normes sociales.
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