Ils ne sont pas à la rue non plus, grâce aux amis ou à la famille, mais sont sans domicile fixe. S'ils viennent ici, c'est pour décrocher les derniers logements disponibles du Crous, délivrés au compte-gouttes.
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La plupart des étudiants rencontrés sur place ne s'y sont pourtant pas pris à la dernière minute. Jamir, 25 ans, qui entre en école d'ingénieurs, a tout fait dans les règles : inscription sur le site du Crous en janvier, constitution du dossier social étudiant (DSE), qui permet de demander une bourse et/ou un logement, puis attente de la proposition d'affectation.
Faute de réponse, ce Lillois est venu en région parisienne chercher par lui-même. En vain. Les logements proposés par des bailleurs particuliers sont rares, et les logements étudiants en nombre insuffisant.
L'équation est simple : le Crous de Paris propose un parc de 5 800 logements dans une ville qui accueille chaque année plus de 180 000 étudiants.
En plus d'espérer décrocher les derniers logements à bas prix — en moyenne 350 euros pour une chambre —, ils profitent des stands d'information pour se renseigner sur les aides sociales, les mutuelles étudiantes, etc.
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Jamir n'a pas de revenus, et sa famille ne peut pas l'aider régulièrement. Il a fait des petits boulots cet été, qui lui permettent de compléter sa bourse de 160 euros par mois. Son budget de 400 euros pour le loyer ne lui laisse pas trop le choix : ce sera un logement étudiant ou une colocation.
« Je ne suis pas contre, j'en ai déjà eu, et ça s'est bien passé. Mais pour pouvoir travailler il me faut des colocs tranquilles, et ce n'est pas facile à trouver non plus. »« UNE VRAIE GALÈRE »
« Nous avons dû faire nos démarches en passant par le consulat, notre dossier a été très long à traiter, une vraie galère. En attendant, nous avons travaillé tout l'été à temps complet, nous espérions pouvoir partir en vacances », raconte Frédéric. « Mais entre le loyer et les frais d'inscription, ma paye y est presque déjà passée », souffle Inès.
Ils sont les premiers à dire qu'ils ne sont pas vraiment à plaindre : des amis peuvent les héberger aussi longtemps que nécessaire. Inès préférerait se rapprocher du centre-ville.
Frédéric, lui, préfère garder de l'argent pour les sorties, quitte à allonger le temps de trajet. Le temps de se mettre d'accord, ils recherchent des petits boulots pour augmenter leur budget.
« CE N'EST PAS SUR INTERNET QU'ON RISQUE DE TROUVER QUELQUE CHOSE »
Au milieu des jeunes qui scrutent les petites annonces et font la queue, Michel et Marita attirent l'attention. Ils accompagnent leur fille dans sa recherche d'appartement. Michel a même dû prendre quelques jours de congés pour venir de Clermont-Ferrand. Ils ont choisi le covoiturage et un hôtel bas de gamme pour limiter les frais.
Une fois leur tour venu, c'est la douche froide. Il n'y a plus de logement pour aujourd'hui. Il faudra revenir demain.
« Le Crous ne propose pas tous les logements disponibles le premier jour, sinon tout partirait bien avant la fin de la semaine », explique un animateur chargé de l'accueil.
« On devra revenir demain, soupire Michel. On est obligés de venir sur place, ce n'est pas sur Internet qu'on risque de trouver quelque chose, il faut pouvoir visiter tout de suite. Je cherche aussi chez les amis d'amis, la famille. On ne sait jamais. »
Réactif mais aussi matinal. Jamir, le futur ingénieur, est arrivé à 16 h 15. Il se fait refouler à l'entrée. « Vous ne pouvez pas entrer, il n'y a plus de logement. Revenez demain avant l'ouverture. »
L'homme en costume qui fait office de videur part d'un grand rire quand on lui dit que c'est plus difficile de rentrer ici qu'en boîte de nuit. Jamir, lui, ne rit pas : « Je ne sais pas comment je vais faire. Je ne pourrai pas revenir demain ni les autres jours : j'ai cours… »
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