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Acier, une filière qui n’a pas une santé… de fer, menacée de disparition

Le tableau de bord de la filière acier au Sénégal est trompeur. Les chiffres sont éloquents. La branche « métallurgie et travaux des métaux » a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 220 milliards en 2018 pour un effectif de 133 entreprises formelles dont 80 % de PMI. Le secteur génère environ 10 000 emplois directs et, globalement, plus de 600 mille personnes vivent de l’économie sociale développée autour de cette filière. Ce tableau de bord pourrait inciter à croire que cette dernière se porte bien. Illusion ! L’acier au Sénégal est menacé de disparition. Déjà de nombreuses entreprises sont tombées en faillite. Le secteur souffre de compétitivité, d’une concurrence déloyale et d’importations massives. Les industriels de l’acier sonnent l’alarme.



Acier, une filière qui n’a pas une santé… de fer, menacée de disparition
 Ce mercredi, l’essentiel du patronat de l’acier de notre pays a délaissé les grands fours pour débattre de l’avenir sombre de leur filière. Selon beaucoup d’entre eux, la situation est grave et préoccupante. Pourtant, le ministre du Développement industriel et des PME Moustapha Diop, qui a présidé la journée d’information, a cherché à rassurer le patronat de l’acier. A l’en croire, la valeur globale des investissements dans le secteur de l’acier est de l’ordre de 130 milliards FCFA, représentant une capacité de production industrielle estimée entre 450.000 et 500 000 tonnes par an. Selon lui, cette production couvre la demande nationale estimée à environ 400 000 tonnes. « En 2018, le chiffre  d’affaires  global  de  la branche industrielle métallurgie et travaux des métaux était évaluée à plus de 220 milliards de francs CFA pour un effectif de 133 entreprises formelles dont 80 % de PMI. Le secteur génère environ 10 000 emplois  directs  et,  globalement, plus de 600 mille personnes vivent de l’économie sociale développée autour de cette filière » a brossé comme tableau reluisant le ministre des industriels et des Pme, Moustapha Diop.

Apparemment, à ses yeux, la filière de l’acier affiche une santé…de fer. il a été le seul à se réjouir puisque son auditoire ne s’est pas laissé impressionner par la litanie des chiffres ministériels. Eux soutiennent que le secteur de l’acier connait depuis deux ans des problèmes liés à la compétitivité, à la concurrence déloyale et aux importations sauvages et exorbitantes. Par conséquent, beaucoup d’entreprises ont fermé. Cette deuxième réunion du comité consultatif vient à son heure, pour ne pas dire tombe à pic. Lors de cet atelier, les acteurs industriels ont listé les problèmes auxquels leur filière est confrontée. Les membres du Groupement professionnel des industriels de l’acier au Sénégal, (Gpias) ont produit un mémorandum qui indexe les importations massives et frauduleuses de fer à béton, les fausses déclarations de valeur en douane, les exonérations fictives de marchandises sous douane, les normes de productions « indues » et « abus » sur les qualités, le non-respect des normes de production, le coût élevé de l’électricité. N’en jetons plus !

Les industriels listent leurs inquiétudes !
Dans son intervention le représentant de la Société industrielle de bois et d’acier, Siba, M. Chavane ruser est revenu sur les difficultés que traverse cette filière acier. il a alerté sur les conséquences qui risquent d’advenir si rien n’est fait pour la sauver au Sénégal. « Malgré le fort potentiel du secteur, la volonté de l’Etat à vouloir consolider  les  emplois,  les  menaces  pèsent lourd depuis maintenant un certain  temps.  Ces  menaces  ont mis à genoux la majorité de la filière.  Et  là,  si  rien  n’est  fait,  il    y aura une faillite certaine. Ce n’est pas seulement une faillite annoncée,  mais  une  faillite  certaine. D’ailleurs, certaines entreprises ont fermé. Aujourd’hui, nous saluons cette démarche consistant à nous écouter. A l’issue de ce forum, nous aurons à identifier les besoins de la filière.  Savoir  quelles  possibilités mettre en place pour la relancer. En outre, nous avons sorti une batterie de mesures que nous avions présentées.  Notre  souhait  serait que  tous  les  produits  fabriqués dans le pays, comme le fer à béton, soient  exclus  d’un  périmètre  des exonérations de droit pour participer  par  le  code  des  investissements. 
C’est  une  nécessité. C’est-à-dire aujourd’hui vous voulez construire un projet, avoir du fer à béton, d’autre types associés d’acier  dans  le  cadre  de  la construction de votre projet d’infrastructure, vous faites appel à la fabrication  nationale
  » a-t-il alerté.

La Sénélec a été épinglée par rapport à la cherté de l’électricité qui participe à renchérir les coûts de production. Mme Tabara Ba Ndoye, venue représenter l’électricien national, a fait comprendre clairement au patronat de l’acier que sa société n’est pas en mesure pour le moment de baisser ses prix. Cependant, a-t-elle assuré, la Sénelec est prête à accompagner les acteurs de la filière acier.

Colonel Mbaye Ndiaye, directeur des opérations douanières : « il faut que l’ordre soit mis dans vos rangs »
S’exprimant sur le cas de l’exonération du fer à béton, le colonel Mbaye Ndiaye, directeur des opérations douanières (DOD) a déclaré ceci : « Vous savez, il y a de nombreux  chantiers  qui  sont  ouverts.    L’administration  de  la Douane ne peut pas être derrière chaque chantier ou vérifier si l’on rassemble un matériel qui a été en exonération, à faire l’inventaire de toute  une  opération  fictive.  Aujourd’hui,  je  vous  l’annonce,  en principe aucune exonération dans le  cadre  du  code  des  investissements ne peut être accordée sur le fer à béton. On a donné à nos services des instructions pour ne pas admettre toute déclaration d’exonération, dans le code des investissements, concernant le fer à béton. Pour  ce  qui  concerne  la  concurrence déloyale, c’est vous-mêmes les acteurs qui êtes à l’origine de tout cela. En réalité, je peux vous dire dans cette salle que la plupart des acteurs qui sont présents ont été épinglés par de tels faits par des  contrôles  douaniers.  Que  ça soit parfois dans la gestion des entreprises, dans des exportations de titres ou dans les sous-évaluations. Donc, il faut  que l’ordre soit mis dans  vos  rangs.  Parce  qu’on  ne peut pas réglementer le secteur si les principaux acteurs ne sont pas en règle ! ». 
Des vérités crues martelées aux acteurs de la filière acier par le colonel Mbaye Ndiaye, directeur des opérations douanières.

Les assurances et le soutien du ministre Moustapha Diop
Pour rassurer le patronat de l’acier, Moustapha Diop a soutenues que toutes les questions soulevées ont été portées à l’attention du président de la république Macky Sall à la faveur d’une communication qu’il a faite le 3 juin en Conseil des ministres. « Pour nos présentes  assises,  nous  avons choisi  de  discuter  des  problèmes de  la  filière  acier  au  Sénégal,  en vue d’y apporter les solutions appropriées  conformément  aux  directives  du  président  de  la République, Macky Sall, dont l’ambition pour le secteur est d’ériger une  industrie  manufacturière  à haute valeur ajoutée, moteur d’exportations  robustes  et  d’import substitutions,  d’inclusion  sociale qui valorise les ressources nationales. 

Ainsi le développement de la filière acier participe de cette ambition et des batailles sectorielles clés  à  mener  pour  le  développement  de  l’habitat  social  et  la construction d’un écosystème autour de l’industrie de la construction. Cette filière constitue, par sa maturité et sa capacité intégrative, une chaîne de valeur à fort potentiel avec des performances importantes  du  point  de  vue  des capacités industrielles, mais aussi en  termes  de  création  de  valeur ajoutée et d’emplois » a magnifié le ministre du Développement industriel et des Pme, Moustapha Diop… 

Le Témoin


Vendredi 3 Juillet 2020 - 09:33


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