Bara Tall à la marche des travailleurs de JLS : "un fils de toubab ne va pas se …"

Bara Tall ouvre le feu sur Karim Wade. Le Président Directeur Général de Jean Lefebvre Sénégal (JLS) n’y va plus du dos de la cuillère. C’est la stratégie de l’attaque frontale contre le pouvoir pour rentrer dans ses fonds et relancer sa société. Après ses flèches contre le ministre de l’Economie et des finances, Abdoulaye Diop, c’est le tour du fils du chef de l’Etat et Ministre d’Etat, Ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures. Bara Tall a martelé en wolof : «j’ai travaillé pour les toubabs (français) pendant dix ans, ils ne m’ont jamais manqué de respect, ni déconsidéré, alors ce n’est pas maintenant qu’un fils de toubab va se moquer de moi ou me tourner en dérision».

Le PDG de Talix groupe a fait savoir : «je suis d’abord considéré comme salarié qui réclame sa paie et puis comme patron d’une entreprise». Et d’ajouter : «c’est parce que les travailleurs connaissent le véritable sens du problème qu’ils ne me réclament pas leur salaire».

Une saisine de l’Assemblée nationale en vue

La marche qui s’est tenue de 9h 30 à 12h 30 a mobilisé des autorités de l’opposition et de la société civile. Le secrétaire général du Parti socialiste (PS), Ousmane Tanor Dieng a furtivement été à la procession. Tandis que Imam Mbaye Niang, Mamadou Diouf de la CSA, Madiambal Diagne ont battu le macadam côté d’une foule compacte venue un peu partout de Dakar et de l’intérieur du pays.

«Je ne pense pas que l’Etat ait raison. Quand il soutient avoir payé toutes ses dettes. Il y a une différence entre les déclarations du ministre de l’économie et des finances et celles de Bara Tall», a indiqué le député et patron du Mouvement pour la Réforme et le Développement Social (MRDS). Il a promis de discuter avec les députés la question pour mener des pressions sur l’Etat. Il faut qu’il fasse preuve de responsabilité et d’honnêteté».

La presse a, à travers Madiambal Diagne, participé à la marche des travailleurs de JLS. Le président du groupe Avenir Communication a tenu à préciser «je suis venu en tant que citoyen sensible à la situation de l’entreprise Jean Lefebvre qui est choquante». Le patron de presse a rappelé : «depuis presque 5 ans, la société est écartée de toutes les passations de marchés publics, et que le non paiement des arriérés de salaires est du à des problèmes politiques».

Les familles des travailleurs souffrent le martyr

Le porte parole, Abdoulaye Ndoye des travailleurs de JLS décrit la situation de ses collègues qui vivent, selon lui, le martyr. «La situation est difficile. Huit mois d’arriérés de salaires, c’est trop dur pour les travailleurs», a-t-il martelé. Abdoulaye Ndoye a expliqué «beaucoup de nos enfants sont chassés des écoles alors beaucoup d’agents ont été expulsés de leurs maisons parce qu’ils n’ont pas de quoi payer le loyer alors que d’autres ont perdu leurs femmes».

Le secrétaire général de la CSA, Mamadou Diouf a, dans la foulée, soutenu que «les revendications sont légitimes. Et que pour le cas de JLS, ce ne sont pas les travailleurs qui demande à leur patron leurs salaires mais directement à l’Etat car il devait d’abord payer la dette à l’entreprise pour que celle-ci les paye en retour». Selon lui, «le problème qui secoue le secteur des BTP est le même pour la santé, l’éducation et j’en passe». Mamadou Diouf a demandé aux citoyens de ne plus rester les bras croisés sans rien dire, ni rien faire. Il faut que le combat continue!»