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Boire ou conduire: en Afrique du Sud, la police veut forcer les conducteurs à choisir

Selon une étude, 32% de conducteurs sud-africains prendraient le volant après avoir bu. La police et plusieurs services gouvernementaux affichent pourtant un visage de fermeté en organisant des contrôles routiers massifs tous les week-ends pendant l'été austral.



Boire ou conduire: en Afrique du Sud, la police veut forcer les conducteurs à choisir
Il est 19h30 dans un quartier nord de Johannesburg. Un carrefour est transformé en goulot d'étranglement où des voitures sont contrôlées à la chaîne. Un policier motive la centaine d'agents mobilisés via un mégaphone : « Toute personne qui vous semble fatiguée, mettez-la sur le côté et contrôlez-la avec un alcootest. »
 
Un premier conducteur est invité à souffler dans l'alcootest. « Soufflez, soufflez... Merci. La limite est de 0.24 et la machine indique 0, ce qui signifie que vous n'avez pas bu. » En Afrique du Sud, la limite d'alcool dans le sang autorisée correspond à la consommation d'une bière de 33 cl. Ce conducteur n'a rien à se reprocher, il trouve même l'opération utile : « C'est très dangereux de conduire et rouler en même temps. C'est un vrai problème, ça cause de nombreux accidents sur la route. »
 
Tolérance zéro
Vingt-sept pour cent des accidents mortels seraient liés à la consommation d'alcool en Afrique du Sud. Il n'est pas rare de voir des gens très intoxiqués repartir en voiture à la sortie d'un bar. Les conducteurs pensent pouvoir s'en sortir, en évitant un contrôle ou en soudoyant la police.
 
Certains conduisent dans des états secondaires, confirme Jabulani Baloiy, officier de la police de Johannesburg. Il supervise les analyses de sang dans un bus où sont présentés les suspects menottés: « Certains en ont eu pour plus que leur compte. On n'a aucune pitié pour ces gens-là. Ils peuvent se dire désolés, on n'accepte pas leurs excuses. Nous, on essaie de sauver des vies », soutient l’officier.
 
En moins d'une heure, plus de 18 suspects ont été conduits au bus pour des analyses de sang. C'est beaucoup. « On peut savoir que vous avez bu rien qu'à l'odeur de votre haleine », lance un policier à un conducteur qui vient d'être testé positif. « Non mais ça, c'est mon problème, je sens vite fort », tente de se défendre l'intéressé.
 
Cette opération de police est massive et elle vise à marquer les esprits, mais elle ne reflète pas la réalité des contrôles, estime Caro Smit, fondatrice de l'association des Sud-Africains contre la conduite en état d'ivresse. Son fils de 23 ans a été tué par une conductrice qui avait bu. « Il y a si peu de contrôles d'alcoolémie que les gens prennent le risque. Et s’ils sont testés positifs, les chances d'être condamnés se situent entre 2% et 7%, déplore-t-elle. Ce n'est pas assez pour décourager les gens de boire et conduire. »
 
L'opération de ce soir montre l'utilité de contrôler davantage les automobilistes. En une heure et demie, une cinquantaine de suspects ont été contrôlés positifs.

RFI

Samedi 28 Janvier 2023 - 13:56


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