À la Céni, on se dit « très satisfaits », après l’opération d’enrôlement des électeurs. De nombreux observateurs parlent plutôt d’ un « ouf » de soulagement, car l’opération a été une dure épreuve. La Céni a dû prolonger de cinq jours le délai initial de deux semaines, car le taux d’enrôlement était trop bas. Mais la raison d'un tel retard sont surtout à mettre sur le compte des fraudes.
Dès le premier jour en effet, les médias, l’opposition et la société civile du Burundi ont dénoncé, souvent preuves à l’appui, de nombreuses irrégularités. Des accusations relayées par la très respectée église catholique du Burundi, et finalement reconnues par le gouvernement. Il s’agissait de fraudes à la carte d’identité, indispensable pour l’inscription sur les listes d’électeurs.
Distribution de cartes d'identité
Comme en 2010 où il avait fallu distribuer dans l’urgence environ 1,5 million de cartes d’identité à plus d’un tiers des électeurs de l’époque, pour qu’ils puissent se faire inscrire, on a vite fait de constater cette fois encore que la majorité des Burundais en étaient dépourvus.
Par conséquent, l’administration aux mains du parti au pouvoir a procédé de la même manière cette fois encore. Des cartes d’identité ont été distribuées pendant des semaines, dans l’anarchie la plus totale, au point de pousser 18 partis d’opposition, réunis pour la première fois, à se présenter au siège de la Commission électorale il y a quatre jours pour exiger une « annulation » pure et simple des listes électorales pour cause de « fraudes massives ».
La réponse de la Céni n’a pas tardé. Elle reconnaît « quelques irrégularités », elles ne sont pas, dit-elle, « de nature à fausser les listes électorales » où l’on dénombre aujourd’hui près de 3,7 millions d’inscrits.
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