« C'est une initiative du président ghanéen qui n'engage que lui » : voilà, en substance, ce qu'affirment plusieurs cadres de la Cédéao qui assurent que sa tournée dans les trois pays de l'Alliance des Etats du Sahel (AES), entre samedi 8 et lundi 10 mars, n'avait pas été concertée. Elle aurait même fait « du bruit dans les couloirs », selon certaines sources pas vraiment ravies... La Cédéao, qui s'est donnée jusqu'à juillet prochain pour tenter de convaincre le Mali, le Niger et le Burkina Faso de revenir en son sein, n'a d'ailleurs pas officiellement réagi à ses propos.
John Dramani Mahama a rencontré les dirigeants de l'AES juste après avoir rendu visite au président ivoirien Alassane Ouattara et sans être missionné par l'organisation ouest-africaine qui a, du reste, désigné d'autres émissaires - les présidents togolais et sénégalais - pour ses discussions avec les trois Etats récalcitrants.
« Un divorce amical »
« C'est une proposition que l'on entend çà et là depuis quelques semaines, nuance toutefois un chercheur au large carnet d'adresse. Cela donne une indication de ce que pourrait être l'objectif de la Cédéao ces prochains mois : non plus le retour des trois pays dans son giron, mais l'établissement d'une coexistence pacifique », explique-t-il. « Ce divorce amical permettrait à l'AES de conserver certains privilèges de la Cédéao », décrypte un autre. Une ligne qui semble correspondre au voeu du président ghanéen qui a déclaré, lors de son étape bamakoise, vouloir « renforcer les liens et les relations entre ces deux regroupements ».
« C'est comme dire que le soleil se lève à l'est ! »
« L'AES existe, c'est un fait. La reconnaître, c'est comme dire que le soleil se lève à l'est !, ironise pour sa part un diplomate ouest-africain qui suit de près le dossier. Mais les militaires de l'AES veulent plus : ils souhaitent que l'AES soit reconnue comme une communauté économique régionale au même titre que la Cédéao ou la SADC. C'est une chimère ! », croit savoir ce diplomate.
Ce dernier, qui qualifie les propos du président ghanéen de « posture », les analyse aussi à deux échelles. Au niveau national d'abord, John Dramani Mahama voudrait ainsi marquer une rupture avec son prédécesseur, Nana Akufo-Addo, qui était partisan d'une ligne dure avec les régimes putschistes, avance-t-il. Au niveau international ensuite, il voudrait « s'ériger en intermédiaire privilégié, à la place de Faure », le président togolais, poursuit-il, avec pour objectif de renforcer sa stature et son influence sur le continent, mais aussi d'assurer des débouchés économiques, par exemple aux ports ghanéens.
Aucun chef d'Etat ouest-africain n'a, à ce stade, réagi aux déclarations de John Dramani Mahama.
John Dramani Mahama a rencontré les dirigeants de l'AES juste après avoir rendu visite au président ivoirien Alassane Ouattara et sans être missionné par l'organisation ouest-africaine qui a, du reste, désigné d'autres émissaires - les présidents togolais et sénégalais - pour ses discussions avec les trois Etats récalcitrants.
« Un divorce amical »
« C'est une proposition que l'on entend çà et là depuis quelques semaines, nuance toutefois un chercheur au large carnet d'adresse. Cela donne une indication de ce que pourrait être l'objectif de la Cédéao ces prochains mois : non plus le retour des trois pays dans son giron, mais l'établissement d'une coexistence pacifique », explique-t-il. « Ce divorce amical permettrait à l'AES de conserver certains privilèges de la Cédéao », décrypte un autre. Une ligne qui semble correspondre au voeu du président ghanéen qui a déclaré, lors de son étape bamakoise, vouloir « renforcer les liens et les relations entre ces deux regroupements ».
« C'est comme dire que le soleil se lève à l'est ! »
« L'AES existe, c'est un fait. La reconnaître, c'est comme dire que le soleil se lève à l'est !, ironise pour sa part un diplomate ouest-africain qui suit de près le dossier. Mais les militaires de l'AES veulent plus : ils souhaitent que l'AES soit reconnue comme une communauté économique régionale au même titre que la Cédéao ou la SADC. C'est une chimère ! », croit savoir ce diplomate.
Ce dernier, qui qualifie les propos du président ghanéen de « posture », les analyse aussi à deux échelles. Au niveau national d'abord, John Dramani Mahama voudrait ainsi marquer une rupture avec son prédécesseur, Nana Akufo-Addo, qui était partisan d'une ligne dure avec les régimes putschistes, avance-t-il. Au niveau international ensuite, il voudrait « s'ériger en intermédiaire privilégié, à la place de Faure », le président togolais, poursuit-il, avec pour objectif de renforcer sa stature et son influence sur le continent, mais aussi d'assurer des débouchés économiques, par exemple aux ports ghanéens.
Aucun chef d'Etat ouest-africain n'a, à ce stade, réagi aux déclarations de John Dramani Mahama.
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