Crise casamançaise : les quatre vérités du khalife général de Taïba

Le Khalife général de Taïba (Marsassoum), El Hadji Moustapha Sylla, s’est, lors de son sermon de la prière de l’Aïd El Fitr, employé à démontrer que le message islamique est un message de paix par essence et par excellence. Et que l’instance de la paix ou hadratou salam correspond à la période d’entre deux prières obligatoires c’est-à-dire qu’elle s’étend du prononcé de la formule finale de la prière « assalamou alaïkoum » jusqu’au début de la prière obligatoire suivante. L’occasion de la prière de l’Aïd El Fitr qui marque la fin du Ramadan, mois de dévotion, de pénitence et de pardon pour les musulmans, a été saisie par le saint homme pour inviter les protagonistes de la crise casamançaise à déposer les armes et de s’asseoir autour d’une table de négociation.

Le gouvernement invité à prendre l’initiative

Le Khalife Générale de Taïba lance un appel pressant au gouvernement pour l’ouverture des négociations avec les fils du Sénégal qui ont pris des armes en Casamance. « Mais il faut que ces négociations soient basées cette fois-ci sur la vérité et la sincérité. Que les raisons du conflit et du blocage des discussions soient élucidées sans faux-fuyant ; que chacun dise en des termes clairs ce qu’il a sur cœur, sans oublier de mettre en avant les intérêts suprêmes de la nation, du pays et des populations », soutient le saint homme. Il a beaucoup insisté sur la sécurité, surtout des routes, car les populations de la Casamance et d’autres régions voyagent de plus en plus dans la peur des attaques d’éléments armés. L’Etat, selon lui, doit prendre très au sérieux cette question pour les citoyens aient le courage de se déplacer en toute liberté et en toute sécurité à l’intérieur du pays.

Haro sur les « vautours » de la crise casamançaise

Pour le guide religieux « le sang n’a que trop coulé en Casamance, semant tristesse et désolation, des familles entières ont été déplacées, des villages sont rayés de la carte et chaque jour les mines anti personnels et les coupeurs de route ôtent la vie à d’innocents citoyens ». Il prie pour que « la paix définitive revienne dans cette partie du pays pour permettre à cette Casamance de retrouver son sourire ; une région naguère gâtée par la nature, mais qui a aujourd’hui besoin de paix pour son développement ». A-t-il alors « lancé un appel à toutes personnes de bonne volonté, aux associations et structures qui s’investissement dans ce domaine, pour parler le même langage et surtout de mettre de côté les intérêts individuels et égoïstes au profit des intérêts des populations meurtries par plus de décennies de conflit ». Le saint homme jette ainsi la pierre dans le jardin de ceux ou celles qui profitent de ce conflit pour s’enrichir. Il a crié haro sur ces vautours qui profitent de la crise pour se remplir les poches. C’est pourquoi le guide religieux insiste auprès de toutes les parties engagées dans ce conflit à faire de la vérité et de la sincérité les deux socles ou piliers d’une paix définitive dans la région méridionale du Sénégal. Car il est convaincu que des négociations ou une paix basée (s) sur le mensonge fera long feu.

Les guides religieux invités à parler aux protagonistes

Le Khalife générale de Taïba a aussi lancé un appel à tous les guides religieux (musulmans et catholiques) à utiliser la parole divine pour faire entendre raison aux brebis égarées, car il estime que toutes les religions révélées sont des religions de paix. « Les guides religieux ne doivent pas se limiter à formuler des prières pour un retour définitif en Casamance, il faut aussi parler aux protagonistes en utilisant le message de Dieu qui est un message de paix », souligne le marabout de Taïba.

Inondations : Pensez aux populations sinistrées des régions

Par ailleurs, le Khalife générale de Taïba a évoqué la question des inondations pour cette fois-ci attirer l’attention des autorités étatiques sur le fait que les populations sinistrées des régions ont plus que besoin de l’aide du gouvernement. « Les fortes pluies ont causé beaucoup de dégâts dans les régions, des maisons sont démolies, des greniers sont emportés par des eaux laissant ainsi des populations dans le dénuement total. Le gouvernement doit penser à ces populations comme il pense à celles de Dakar et sa banlieue », souligne le saint homme.