Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Défiance citoyenne, crise économique, identités fragilisées : le diagnostic sans concession de Maurice Soudieck Dione



​Invité de l’émission « Jury du dimanche », l’enseignant-chercheur en sciences politiques, Maurice Soudieck Dione, a posé, ce dimanche un diagnostic sans concession sur l’état actuel de nos démocraties. Entre crise économique, perte de repères identitaires et défiance citoyenne, l'universitaire appelle à une véritable « régénération » par l’éducation et la consolidation de l’État de droit.
 
​Pour Maurice Soudieck Dione, le mal-être démocratique actuel n'est pas une abstraction. Il prend racine dans le quotidien des populations. Le premier signal d'alarme est, selon lui, la crise économique persistante. Cette dernière agit comme un révélateur de l'impuissance des élites.
 
​« Cela révèle de plus en plus l'incapacité, ou en tout cas l'inefficacité des gouvernants à régler les problèmes concrets qui se posent aux citoyens », a-t-il fustigé. Cette déconnexion entre les promesses politiques et la réalité matérielle nourrit un sentiment de trahison qui fragilise le contrat social.
 
​Le défi de l'identité à l'heure de la mondialisation
​Au-delà de l'aspect matériel, l'enseignant-chercheur souligne une crise de sens profonde provoquée par la mondialisation. Ce processus globalisant entraînerait une « déstructuration des identités », rendant le rapport à l'autre de plus en plus complexe.
 
​D'après M. Dione, nous vivons une période de contradictions où les peuples, bien que de plus en plus interconnectés, peinent à définir leur propre identité et à accepter l'altérité. Ce flou identitaire crée des tensions sociales et une quête de sens souvent difficile à combler dans le cadre politique actuel.

​Régénérer la démocratie, le triptyque « Éducation, Information, Droit »
​Face à ce constat sombre, Maurice Soudieck Dione ne se contente pas de critiquer. Il trace des pistes de sortie de crise. La solution réside, selon lui, dans un effort massif sur le plan intellectuel et institutionnel, comme l’éducation civique (revenir aux valeurs républicaines et démocratiques dès la base), l’information et la sensibilisation (outiller les citoyens pour qu'ils puissent comprendre et agir de manière éclairée), et le renforcement de l’État de droit avec la création (des garde-fous solides).
 
​« Il faut faire en sorte que ceux qui s'éloignent des valeurs et des principes démocratiques puissent être ramenés à l'ordre, qu'ils soient des gouvernants ou qu'ils soient des citoyens », a-t-il martelé en conclusion.
 
​Pour l’universitaire, l’État de droit doit être ce bouclier ultime capable de protéger la société contre les « dérives autoritaires » des dirigeants, mais aussi contre les « dérives arbitraires » venant de la base. Un travail de longue haleine, aussi bien cognitif qu'institutionnel, pour redonner du souffle à une démocratie en quête de repères.


Dimanche 28 Décembre 2025 - 13:24


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter