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Donald Trump, Iran, frappes en Syrie : Emmanuel Macron défend sa politique étrangère



Une interview à 10 000 mètres d'altitude pour évoquer sa politique étrangère. Alors qu'il se rendait en Australie en début de semaine, Emmanuel Macron a balayé les grands dossiers de sa diplomatie dans un entretien publié par le Journal du dimanche, le 6 mai.
 
Quelques jours après sa visite d'Etat aux Etats-Unis, il y évoque notamment sa relation avec Donald Trump, la question de l'accord sur le nucléaire iranien et les frappes occidentales menées en Syrie.
 
Sur sa relation avec Trump : se focaliser sur le "politico-militaire et la lutte contre le terrorisme"
"Sur l'axe transatlantique, il faut remaçonner la stratégie avec Donald Trump en se focalisant sur le politico-militaire et la lutte contre le terrorisme", souligne le chef de l'Etat , assurant qu'il "parle au président américain en sachant parfaitement que sa politique étrangère répond toujours à ses objectifs de politique intérieure", avec un "prisme anti-iranien" prononcé.
 
Je le connais bien maintenant. (...) Dans le Bureau ovale, lorsqu'il rappelle ce qu’il pense de l’accord sur le nucléaire iranien, je ne suis pas surpris. Il est comme ça. C'est sa façon d’être.
Emmanuel Macron
au JDD
 
Estimant que Donald Trump n'a décidé de lancer des frappes en Syrie qu'après lui avoir parlé, le président de la République précise : "il n'avait pas décidé le 8 avril de sa réaction aux attaques chimiques et je lui dis que Bachar al-Assad nous teste dans cette nouvelle séquence, qu'il n'est pas question de faire la guerre à la Syrie mais que compte tenu des preuves dont nous disposons notre frappe conjointe sur des seuls sites chimiques est décisive pour notre crédibilité et pour contenir le permis de nuisance du régime".
 
Sur le nucléaire iranien : éviter de "déstabiliser toute la région"
Emmanuel Macron évoque également l'accord sur le nucléaire iranien, qui encadre strictement les activités nucléaires de Téhéran de façon à garantir leur nature exclusivement pacifique. Lors de son déplacement en Australie, il a réitéré sa position selon laquelle l'accord de 2015 n'était qu'un "pilier" pour une solution globale, beaucoup plus large, alors que Donald Trump pourrait retirer les Etats-Unis de l'accord le 12 mai prochain.
 
"J'essaie de lui rappeler la logique interne des différents dossiers liés à l'Iran. Aussi pour le ramener sur la Syrie", ajoute le chef de l'Etat, qui s'était montré pessimiste sur sa capacité à convaincre son homologue américain sur le sujet lors de sa récente visite à Washington.
 
Le sujet est visiblement une préoccupation majeure pour le chef de la diplomatie. "Si on déstabilise toute la région à cause de l'Iran, on nourrira les prochains mouvements terroristes qui naîtront dans la région parce qu’ils prospèrent dans le conflit larvé entre sunnites et chiites", estime Emmanuel Macron.
 
Sur les frappes en Syrie : "Une opération complexe très réussie"
Le chef de l'Etat assume par ailleurs sans ciller la décision prise conjointement avec la Grande-Bretagne et les Etats-Unis de frapper les sites liés à un programme militaire chimique clandestin du régime syrien. "Si la France veut être respectée dans la région, il faut parler à tout le monde mais être aussi capable d’agir lorsque les lignes rouges sont franchies. C’est un élément essentiel de crédibilité", martèle le chef de l'Etat.
 
Estimant par ailleurs que les frappes anglo-franco-américaines sur la Syrie ont été "une opération complexe très réussie, remarquablement coordonnée à trois alliés", le président de la République estime également que le "dialogue de vérité (franco-russe) sur la Syrie a aidé à faire passer des messages au régime syrien, tout en prenant en compte notre démarche sur la solution politique pour la Syrie de demain".
 
Sur Vladimir Poutine : "Il a compris notre détermination"
Vladimir Poutine "a compris que je ne suis pas un néo-conservateur, je ne suis pas interventionniste, je ne veux pas faire la guerre au régime syrien (...)", estime enfin Emmanuel Macron, en évoquant une conversation téléphonique "calme" avec son homologue russe le jour des frappes. "Je crois qu'il a compris notre détermination et que je voulais éviter une escalade. Je lui ai rappelé ce qu'il m'avait dit en mai 2017, à Versailles, lorsque j'avais fixé les conditions d'une ligne rouge sur le chimique, que lui-même avait reconnue comme nécessaire", poursuit-il.
 
Selon lui, "le fait que la Russie s'est retrouvée en minorité sur le vote de sa propre résolution à l'ONU après ces frappes a montré qu'elles bénéficiaient d'un cadre de légitimité".

francetvinfo.fr

Dimanche 6 Mai 2018 - 10:53


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