Dossier Karim Wade à la CREI : Alioune Ndao et le président de la CI se disputent-ils la palme de star ?

La mise en demeure que Karim Wade va recevoir, ce vendredi 13 septembre, a créé des dissensions au sein de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI). Le procureur spécial, Alioune Ndao et le président de la Commission d’instruction, Cheikh Bèye ne parlent pas le même langage à ce sujet. Le juge d’instruction avait donné aux avocats du fils d’Abdoulaye Wade un délai de 10 jours à partir du 10 septembre pour apporter des éléments de réponse sur le nouveau rapport jugé «accablant».
 
Un des conseils de l’ancien ministre des Infrastructures joint au téléphone par nos confrères de l’As soupçonne une précipitation. «Le parquet spécial se précipite pour servir une nouvelle mise en demeure. J’ai l’impression qu’il y a une concurrence entre le parquet spécial et la commission d’instruction pour les comptes de Monaco».
 
Alioune Ndao chercherait à faire de la «concurrence» à la CI qui avait demandé le rapport sur la base duquel Karim Wade est de nouveau inquiété. En plus de ce parfum de concurrence, les observateurs ont estimé que le procureur spécial est en train de «violer le secret de l’instruction». En effet, il aurait pris des dossiers du juge d’instruction pour les communiquer à Karim Wade, en violation des règles qui protègent le secret de l’instruction. Nos confrères de souligner : «même si Karim Wade fait l’objet d’une information judiciaire devant la CI, en sa qualité d’inculpé, il n’a point le droit d’accéder directement aux pièces de l’instruction».
 
Cette précipitation d’Alioune Ndao serait justifiée par le fait qu’il a un problème de délai. Au-delà du 17 octobre, Karim Wade qui a été arrêté le 17 avril dernier aura bouclé les six mois de prison. Puisqu’au-delà du 17 octobre, le fils de Me Abdoulaye Wade fera 6 mois qui est le délai imparti pour boucler l’instruction.