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Élection en RDC: l'Union européenne annonce l'annulation de sa mission d'observation

L’Union européenne (UE) a décidé d’annuler sa mission d’observation électorale en RDC dans sa forme initiale. Elle explique que c’est en raison de contraintes techniques échappant à son contrôle. En clair, elle n’a pas reçu l’autorisation de déployer ses moyens de communication, dont des téléphones et des kits d’internet par satellite.



L’Union européenne n’a pas attendu une nouvelle réunion prévue ce mercredi  dans l’après-midi dans la capitale congolaise, rapporte notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi. La décision a été prise directement par Josep Borell. Bruxelles estime avoir été assez patient, confie un diplomate en poste à Kinshasa.
 
Dans un communiqué laconique, l’UE encourage les autorités congolaises et toutes les parties prenantes à ce processus à poursuivre leurs efforts pour faire en sorte que le peuple congolais puisse exercer pleinement ses droits politiques et civils légitimes lors des prochaines élections. Kinshasa n’a pas encore réagi à cette décision.

Dirigés par l’eurodéputée suédoise Malin Björk, la mission pouvait s’appuyer sur l’accord administratif signé le 16 octobre entre le gouvernement congolais et la délégation de l’UE, l’ambassade européenne en RDC. Cet accord prévoyait tous les arrangements nécessaires pour le déploiement des observateurs dans les 17 provinces, rappelle notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet. Mais un élément majeur manque, bien que les Européens aient fourni la liste huit semaines auparavant.
 
« Certains équipements de télécommunication essentiels n'ont pas été mis à leur disposition, , explique Nabila Massrali, porte-parole du Service européen d’action extérieure. Une demande d'utilisation de téléphone satellitaire a été introduite le 6 novembre. La nécessité de ce matériel de télécommunication a été mentionné précédemment dans un accord administratif. Et à ce jour, le matériel de télécommunication nécessaire n'a pas été autorisé à être utilisé par les observateurs. »


« Une situation délicate »

Difficile à ce stade d’estimer les conséquences d’une telle mesure. Du côté des chancelleries européennes, l'incompréhension domine quant à la tournure des événements, d'autant plus que c'est le ministère congolais des Affaires étrangères qui avait initialement invité la mission d'observation électorale de l'UE. Cet incident est considéré comme un échec, surtout après les signes d'ouverture émanant de la partie congolaise. Un investissement a été consenti par les États européens pour mettre en place cette mission, et un budget avait déjà été engagé.

« C’est une situation délicate. Dans tous les cas, il faudra veiller à maintenir la confiance », note un diplomate européen. La réaction des politiques de part et d’autres face à cette situation sera déterminante, étant donné que le nouvel ambassadeur de l'Union européenne en RDC n'est toujours pas accrédité, malgré son agrément par Kinshasa.

Cependant, tout n’est pas perdu. L’UE explique qu’elle étudie d’autres options avec les autorités congolaises, y compris la possibilité de maintenir une mission composée seulement d'un petit groupe d’experts électoraux qui suivra le processus électoral depuis la capitale.

Il convient également de noter que, malgré cette situation délicate, les relations entre l'Union européenne et la RDC n'ont pas encore atteint le niveau de tension observé en 2018. À cette époque, les autorités congolaises avaient expulsé l'ambassadeur de l'UE à Kinshasa la veille des élections, provoquant une brouille entre les deux parties et l'absence dans le pays d'une mission d'observation électorale de l'UE.

RFI

Jeudi 30 Novembre 2023 - 08:25


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