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Elections générales ce dimanche au Soudan, les premières depuis 24 ans

Pour la première fois depuis un quart de siècle, les Soudanais se rendent aux urnes ce dimanche 11 avril 2010. Les bureaux de vote doivent ouvrir à 8 heures, heure locale, pour les 16 millions de Soudanais inscrits sur les listes électorales. Plusieurs scrutins sont étalés sur les trois jours à venir : présidentiel, législatif et régional. Des élections générales multipartites minées par le retrait des principaux partis et à l'issue desquelles le président Omar Hassan el-Béchir, accusé par la justice internationale de crimes de guerre au Darfour, espère renforcer son pouvoir.



La police soudanaise veille à ce que les urnes électorales soient bien acheminées dans les différents bureaux de vote de Khartoum, le 10 avril 2010.
La police soudanaise veille à ce que les urnes électorales soient bien acheminées dans les différents bureaux de vote de Khartoum, le 10 avril 2010.
Sept ou huit, c’est le nombre de candidats en lice pour les élections présidentielles de ce dimanche 11 avril. Un nombre encore indéterminé car parmi les candidats indépendants de cette élection, certains n’ont pas encore confirmé leur participation au scrutin.

Trois poids lourds se sont en revanche officiellement retirés : Yasser Arman le candidat du parti sudiste, le Mouvement populaire pour la libération du Soudan, qui a été le premier à avoir annoncé le boycottage de son parti pour l’élection présidentielle. Il sera bientôt suivi par plusieurs partis de l’opposition, dont le parti communiste, et surtout le parti Umma, dont le leader, l’ancien Premier ministre Sadek al-Mahdi, a également tiré sa révérence.

Ce dimanche, l’autre grand parti de l’opposition nordiste, le Parti unioniste démocrate de Hatim al-Sir fera face à l’ogre du Parti du congrès national, sans oublier le parti de l’inoxydable et célèbre islamiste soudanais Hassan el-Tourabi, celui-là même qui a porté l’actuel président au pouvoir avant d’en être lui-même évincé.

L’enjeu de ce scrutin n’a donc plus grand intérêt si ce n’est de savoir quel sera le taux de participation de ces présidentielles et aussi avec quel pourcentage le président sortant Omar el-Béchir va les gagner. Par curiosité, on suivra le score Fatima Abdelmahmoud de l’Union socialiste soudanaise, l’ancien parti du président Jaafar al-Nimeyri, décédé en mai 2009. Elle est la seule femme à se présenter à cette présidentielle et la seconde seulement dans l’histoire du monde arabe.

Opérations de vote compliquées pour les électeurs du Sud-Soudan


Dans les dix régions que compte la partie Sud du Soudan, grande comme la France, les 4 millions d'électeurs inscrits vont devoir cocher 12 bulletins de vote. Car en plus des scrutins nationaux, ils sont invités à élire les dirigeants des instances de cette région qui se prononcera, en janvier prochain, sur son éventuelle indépendance.

Des petites affiches, façon bande dessinée, très colorées ont été accrochées un peu partout en ville. Il s’agit de recommandations pour les électeurs. On peut y lire : «respecter le secret du vote», «ne vendez pas votre vote», et un «Be ready», (soyez prêts) encourageant. Effectivement, les électeurs du Sud-Soudan aujourd’hui, ont intérêt à rester concentrés. Ils devront jongler avec douze bulletins, quatre de plus que dans la partie Nord du pays, des scrutins de liste majoritaire et des scrutins à la proportionnelle. Pour des citoyens peu frottés à ce genre d’exercice, cela risque bien de rendre les opérations de vote extrêmement confuses, surtout dans les campagnes ou beaucoup sont illettrés.

Difficulté supplémentaire : le puissant SPLM, le parti des ex-rebelles sudistes, qui dirige le gouvernement déjà semi-autonome, a retiré son candidat à la présidentielle soudanaise, et annoncé le boycottage de tous les scrutins qui se déroulent au Nord.

Problème, les bulletins de tous les candidats à priori hors course, seront dans les bureaux de vote. Les probables voix qui se porteront sur ces candidats seront-elles prises en compte ? Impossible d’obtenir une réponse claire du responsable du haut comité des élections, et de l’antenne de la NEC, la commission électorale nationale.

Le scrutin qui démarre ce dimanche matin se déroulera sur trois jours, et il pourrait être prolongé si cela ne suffit pas.

Rfi

Dimanche 11 Avril 2010 - 12:11


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