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Emmanuel Macron veut solidifier son socle électoral

Editorial. Lors de la conférence de presse qu’il a tenue jeudi à l’Elysée, le chef de l’Etat a cherché à donner des gages à ceux qui l’ont élu en 2017 et à l’électorat de droite qui pourrait être tenté de voter LR lors des européennes.



Emmanuel Macron veut solidifier son socle électoral
Bousculé par le mouvement des « gilets jaunes », Emmanuel Macron a choisi une réponse qui correspond à son tempérament et à son âge. Le plus jeune président de la République de la Ve République a décidé d’accélérer en récusant, jeudi 25 avril, lors de sa première conférence de presse nationale, toute idée de pause. A la réforme de l’assurance-chômage et à la création d’un nouveau système de retraites par points, le chef de l’Etat a ajouté la refonte de l’Etat, la suppression de l’ENA ou encore la nécessité d’allonger la durée du travail.
 
Alors que les « gilets jaunes » se focalisaient sur le rétablissement de l’ISF ou l’institution d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC), lui est revenu aux sources du macronisme en assurant que la lutte contre les inégalités passait par l’école et non par l’impôt et que la société qu’il défendait était faite de droits mais aussi de devoirs.
 
A 30 % de popularité, le positionnement peut sembler osé. Il est en réalité calculé. Après avoir envisagé de recourir au référendum pour sortir de la crise, le président y a renoncé, instruit par l’échec du général de Gaulle qui, au lendemain des événements de Mai 68, avait soumis au vote des Français la régionalisation et la participation, dans le vain espoir de retrouver un élan.
 
Défaut de sensibilité et excès de centralité
Ce que cherche l’actuel hôte de l’Elysée est plus limité : il veut solidifier son socle électoral en redonnant des gages de mouvement à ceux qui l’ont élu au premier tour de la présidentielle. Il tente aussi d’attirer à lui l’électorat modéré de la droite qui pourrait se laisser séduire par François-Xavier Bellamy, la tête de liste LR aux élections européennes. L’enjeu est d’arriver en tête lors du scrutin européen du 26 mai prochain, face au Rassemblement national, qui reste l’adversaire le plus menaçant, et ainsi de regagner en dynamique, jusqu’à ce que les résultats en termes de croissance, de pouvoir d’achat et de décrue du chômage atténuent le scepticisme du pays.
 
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La combativité affichée pendant deux heures et demie par le président de la République était comme un droit revendiqué à une deuxième chance. Mais, pour que le rebond ait une chance de se produire, il fallait aussi qu’Emmanuel Macron reconnaisse ses erreurs et les corrige en s’imprégnant du grand débat national qu’il a enclenché. Le novice a reconnu qu’il avait péché par manque de connaissance du pays, défaut de sensibilité et excès de centralité. Dans la foulée, il a mis sur la table 5 milliards d’euros de baisses d’impôt sur le revenu, promis de meilleurs services publics, atténué l’objectif de réduction du nombre des fonctionnaires, donné des gages aux retraités et assuré que les mères isolées bénéficieraient de l’aide de la Sécurité sociale pour toucher les pensions alimentaires.
 
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Le président s’est aussi engagé à changer de méthode en impliquant dans la transformation du pays les citoyens, les élus et les partenaires sociaux qu’il avait tenus à l’écart. Les premiers seront associés à la redéfinition de la transition écologique, les seconds embarqués dans la réduction de la fracture territoriale par le biais de la décentralisation, les troisièmes invités à participer à des négociations sur la mobilité et le pouvoir d’achat dans l’entreprise.
 
A l’an II de son mandat, Emmanuel Macron a mesuré le risque de concentrer sur sa personne la totalité du pouvoir. Il a compris que, dans un pays aussi éruptif que la France, il était urgent de partager le fardeau.
 

Rfi

Vendredi 26 Avril 2019 - 13:21


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