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Est de la RDC: la classe politique divisée après deux semaines d’offensive et une accalmie fragile

Alors que la situation à l’est de la RDC est au cœur d’une intense activité diplomatique, la classe politique congolaise continue à réagir aux dernières avancées internationales. Pendant le week-end, la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) ont appelé, lors d’un sommet conjoint, à un cessez-le-feu « immédiat et inconditionnel » au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, en proie aux combats opposant l’armée congolaise et ses alliés au M23 et les militaires rwandais.



Depuis dimanche et les sommets de la région, il y a une accalmie sur l’ensemble des fronts. Mais mardi matin, des détonations ont été signalées dans le territoire de Kalehe, dans le Sud-Kivu. Il est encore trop tôt pour dire s’il s’agit d’un incident isolé ou une reprise des hostilités.
 
On sait assez peu de choses de ce cessez-le-feu puisque, s’il a été demandé de manière immédiate, les modalités n’ont pas été fixées. Les deux instances régionales ont donné cinq jours aux chefs d’état-major pour se réunir probablement en Tanzanie et établir une feuille de route.
 
Organisation de l’aide
D’autres résolutions ont été prises à l’issue de ce sommet : l’organisation de l’aide humanitaire. Actuellement à Goma, les humanitaires travaillent avec ce qu’ils avaient à leur disposition avant les combats, une partie des stocks a même été pillé. La réouverture de l’aéroport est donc une urgence.
 
Enfin, les chefs d’état-major doivent aussi mettre en place un plan de sécurisation de Goma. Pour les Congolais, ça veut dire un retrait du M23. Mais là aussi, cela n’a pas été clarifié.
 
Le Rwanda n’a pas été cité dans le communiqué de fin de sommet : c’était pourtant l’une des demandes de Kinshasa. Mais les signaux restent positifs estiment les autorités congolaises. « On n’allait pas à Dar-es-Salam pour pointer le coupable, tout le monde le connait », a déclaré le ministre de la Communication.
 
Ce dernier a tenu à rappeler les avancées obtenues par la diplomatie congolaise ces derniers jours et notamment, l’adoption d’une résolution au conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève pour la mise en place d’une mission d’enquête sur les crimes perpétrés au Nord-Kivu et au Sud-Kivu depuis janvier 2022.
 
Mais du côté de l’opposition, les réactions sont mitigées. Pour Olivier Kamitatu, porte-parole de l’opposant Moïse Katumbi, c’est une étape importante avec ce cessez-le-feu et le volet humanitaire. En revanche, pour la coalition Lamuka de Martin Fayulu, c’est décevant : « De sommet en sommet, de cessez-le-feu en cessez-le-feu, la situation sur le terrain reste la même », estime son porte-parole Prince Epenge.
 
Autre réaction celle du camp de l’ancien président Joseph Kabila pour qui la solution n’est plus dans « ces sommets ». Pour le responsable du PPRD Ferdinand Kambere, « le président Félix Thisekedi a montré ses limites, il doit reconnaitre qu’il ne peut plus résoudre la crise dans l’Est ».

RFI

Mardi 11 Février 2025 - 09:18


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